La cheffe du bureau du Conseil de l'Europe au Maroc, Carmen Morte Gomez, met en avant les démarches entreprises par le Maroc pour «protéger les enfants et leur droit d'accès à l'information». Ce sont 30% des enfants et jeunes qui ont subi des problèmes liés à la sécurité sur la Toile. Aussi, 25% des enfants ont recours à leurs parents ou des responsables en administration en cas de difficultés dans ce cadre. Cependant, seulement 1% ont recours à leurs professeurs à cet effet. Les chiffres ressortant d'une étude sur les comportements des enfants en ligne sont précisés, jeudi à Rabat, par Youssef Bentaleb, président du Centre marocain de recherches polytechniques et d'innovation (CMRPI), initiateur, avec des partenaires de taille, de la campagne nationale de prévention contre la cyberviolence et le cyberharcèlement qui est à sa 2ème édition. L'occasion, pour lui, de faire un bilan des réalisations de ce centre en collaboration avec ces parties prenantes. 380 mauvais contenus supprimés Le responsable, qui estime que les statistiques internationales confirment le constat basé sur ces chiffres, s'exprime sur les plates-formes créées par le centre qu'il chapeaute. C'est le cas d'un portail dédié en 2021 à la suppression de contenus numériques d'ordre sexuel. «380 contenus ont été supprimés», détaille-t-il en révélant des formations d'enseignants, avec le ministère de tutelle, dans différentes villes dont Rabat et Marrakech. Quant à cette campagne, elle commence, d'après lui, par les enfants et les jeunes. Une campagne que la secrétaire générale par intérim du ministère de la transition numérique et de la réforme de l'administration, Sarah Lamrani, trouve, cependant, «insuffisante». «Il faut consolider le dispositif juridique», avance-t-elle en rappelant les efforts déjà fournis à cet égard. A son sens il est question de « veiller à diversifier cette initiative et d'autres actions avec d'autres partenaires ». Ce que fait le Conseil de l'Europe au Maroc De son côté, la cheffe du bureau du Conseil de l'Europe au Maroc, Carmen Morte Gomez, met en avant les démarches entreprises par celui-ci pour «protéger les enfants et leur droit d'accès à l'information». «Le conseil de l'Europe encourage des pratiques efficaces», ajoute-t-elle dans ce sens en invitant à redoubler d'efforts pour sensibiliser davantage les enfants. Par l'occasion, elle rappelle également des actions avec le ministère de l'éducation, notamment le projet «Safer» destiné à former une cinquantaine d'enseignants à cet effet. Le tout en évoquant les efforts du «Maroc pour la protection des enfants contre les abus sexuels dans le contexte numérique». L'apport de l'Union européenne est de même suscité par les soins de l'intervenante lors de l'événement. L'occasion également de révéler un autre chiffre faible de taille. Il s'agit de celui du nombre minime de 35 personnes poursuivies en justice en 2020 pour exploitation d'enfants en contenus de sextorsion au moment où le nombre d'affaires enregistrées est de 24 au titre de la même année.