Une enquête révèle que 9 enfants marocains sur 10 utilisent quotidiennement un smartphone Enorme ! Ce sont près de 9 enfants marocains sur 10 qui utilisent quotidiennement un smartphone. Le nombre effrayant est précisé par une nouvelle enquête de Kaspersky qui révèle également que 68% disposent de leur propre appareil. «Ils sont de plus en plus jeunes à être connectés : 58% de l'échantillon ont des enfants scolarisés à l'école primaire», avance l'étude. Il en ressort, en outre, que 88% des parents n'ont jamais utilisé de logiciels de contrôle parental dont l'emploi peine à s'imposer selon l'entreprise. Cyberharcèlement passif pour 46% des parents «46% des parents ne sauraient pas réagir si leur enfant était victime de cyberharcèlement», détaille dans ce sens Kaspersky. En contrepartie, seuls 3% des parents d'élèves marocains pensent que leur enfant a été confronté au cyberharcèlement en ligne. En outre, 10% ont déjà été convoqués à l'école parce que leur enfant aurait participé à l'humiliation d'un enfant sur les réseaux sociaux. Et ce n'est pas tout ! «9% des parents répondants indiquent que leur enfant est régulièrement confronté à ce genre de contenu sexuel ou choquant en ligne. 1 parent sur 4 admet toutefois que leur enfant a déjà été confronté à ce type de problème», poursuit la société internationale de cybersécurité et de protection de la vie privée numérique qui ajoute que 9 parents sur 10 ont déjà été en conflit avec leur enfant à cause d'un sujet lié au numérique. Le même nombre de parents se sentent aussi dépassés par leurs enfants au sujet du numérique. Cependant, la société révèle un chiffre surprenant. «60% des parents indiquent ne pas faire confiance à leur enfant pour avoir un usage responsable des appareils et contenus numériques», estime Kaspersky. 1 parent sur 3 a un enfant connecté moins sociable L'étude révèle également qu'un parent sur 3 estime que leur enfant est moins sociable depuis qu'il dispose d'un smartphone. En effet, les risques de surexposition aux écrans et à Internet sont également liés aux risques sur son développement et sa sociabilité. D'ailleurs, 31% des parents marocains remarquent une baisse de cette sociabilité. En parallèle, l'entreprise ressort le chiffre de 83% des parents marocains qui estiment que leurs enfants sont trop souvent confrontés à du contenu violent sur Internet. 82% des parents estiment aussi que les divertissements numériques prennent trop de place dans la vie des enfants. Et 39% des parents marocains désapprouvent l'usage de TikTok par leurs enfants, tout en sachant qu'ils y sont inscrits. Dans ce sens, Bertrand Trastour, directeur général France & Afrique du Nord de Kaspersky, indique : «Le fait que les parents se sentent dépassés par les centres d'intérêt de leurs enfants, ou même leurs compétences numériques, provoque plusieurs problèmes. Le premier, c'est que les enfants vont percevoir leurs parents comme incompétents s'ils ont des questions concernant l'utilisation ou l'accès à certains types de contenus et ainsi se retrouver livrés à eux-mêmes en cas de danger. Le second, c'est que le dialogue étant rompu entre les parents et les enfants, il sera toujours compliqué de trouver le juste équilibre entre la limitation, l'interdiction et le laxisme». 78% des parents marocains ignorent comment protéger leurs enfants Pire encore, le fait que les parents se sentent dépassés par leurs enfants sur Internet leur fait également perdre confiance dans leurs compétences dans l'accompagnement de leurs enfants vers plus de sécurité numérique. 78% des parents marocains estiment ne pas être suffisamment informés sur la manière de protéger leurs enfants des dangers sur Internet. Seuls un peu plus de la moitié estiment être en mesure de réagir si leurs enfants étaient victimes de cyberharcèlement. «La rupture de la communication entre les générations due au numérique a un impact croissant sur la société, et nous devons agir avant qu'il ne soit trop tard. Les recommandations proposées par Kaspersky relèvent du bon sens, nous devons faire davantage d'efforts pour rester à l'écoute des familles afin de trouver les meilleurs moyens de les mettre en œuvre», estime Janice Richardson, auteure, enseignante et experte du Conseil de l'Europe et de l'Unesco. De son côté, Youssef Bentaleb, président du CMRPI, initiateur du portail cyberconfiance.ma, indique : «Les chiffres de cette enquête réalisée par Kaspersky confirment encore une fois que le sujet de la cybersécurité chez les enfants au Maroc doit être pris au sérieux. Si les risques sont nombreux, le cyberharcèlement fait partie des premiers types de violences auxquelles sont confrontés les enfants et cette étude permet de constater l'ampleur du problème pour poser les bases de travail d'une stratégie nationale de grande ampleur de lutte contre les cyberviolences».