Après une vingtaine d'années, Omar qui courait derrière les filles de joie, a décidé de se remarier. Une décision qui a poussé sa première femme à se venger de lui en le tuant par un coup de pilon. Omar est tombé amoureux de Saâdia. Cela remonte à une vingtaine d'années quand le premier était à son vingt-sixième printemps et la seconde à son dix-huitième. Un amour fou qui a poussé Omar à se marier avec elle. Ses parents ont accepté son choix, surtout que la fille jouissait d'une bonne réputation dans son quartier dans la ville de Fès. Et, tradition oblige, ils ont demandé sa main auprès de ses parents qui ont consenti sans la moindre hésitation. La nuit de noces a été célébrée comme il se doit et le couple s'est retrouvé sous le même toit pour le meilleur et pour le pire. Omar et Saâdia étaient très heureux, surtout qu'au fil des années, leur foyer a été égayé de deux beaux bébés. Ils ne pensaient qu'à eux et à leur avenir. Ils rêvaient de les éduquer jusqu'à ce qu'ils arrivent à un niveau social convenable leur permettant de gagner honnêtement leur vie. Seulement, Saâdia a commencé à remarquer le changement du comportement de son mari. Il ne partageait plus le même lit avec elle aussi souvent qu'auparavant. Qu'est-ce qui t'es arrivé ? lui a-t-elle demandé. Pas de réponse convaincante. Son sixième sens l'a alors encouragée à chercher ailleurs. Une recherche qui l'a poussée à se perdre dans un labyrinthe d'embarras. Pourquoi ? Elle a découvert que son mari fréquentait souvent des filles de joie. Depuis quand et pourquoi ? Plusieurs questions lui taraudent l'esprit sans qu'elle ne parvienne à trouver de réponse précise. Elle a préféré ne rien dire dans un premier temps. Un silence qui n'a pas duré longtemps. Elle a fini par lui dévoiler la réalité qui brise depuis quelques jours son cœur et touche son orgueil. Et pourtant, elle a tenté de lui pardonner. A condition qu'il cesse de s'adonner à la débauche. Mais en vain. Omar a continué à fréquenter les filles de joie. Un comportement qui l'a rendu avare envers son épouse et ses deux enfants. La vie de Saâdia s'est transformée, au fil du temps, en enfer. Surtout que Omar ne s'intéressait plus à son foyer et n'y rentrait que pour injurier et blasphémer. Et il n'hésitait pas parfois à la maltraiter si elle osait lui faire des reproches, au point qu'il l'a réduite au silence. Un silence qui a attisé sa rancune envers lui surtout quand il a pensé à se remarier. Pourquoi l'a-t-il rejetée comme une vieille chemise pour fréquenter les filles de joie et décider d'épouser une deuxième femme? Saâdia n'a pas eu de réponse. Elle n'a que les yeux pour pleurer à chaque fois qu'elle pensait à son triste sort et celui de ses deux enfants. Une tragédie pour le jeune couple. «Ton accord pour mon remariage est indispensable, tu dois le bénir devant le juge», lui a-t-il demandé sur un ton de menace. ;«C'est mon droit et je vais me remarier par n'importe quel moyen», a-t-il crié avant de la gifler. Aussitôt, Saâdia s'est réfugiée dans un coin de la chambre à coucher en sanglotant. Et sur le lit, Omar commençait déjà à ronfler. Il était 22h, quand Saâdia a lancé un regard haineux sur son mari plongé dans un profond sommeil. Profitant de cela, elle se dirige vers la cuisine. Là, elle saisit un pilon avant de se planter devant son mari. Sans hésiter une seule seconde, elle frappe son mari au niveau de la tête faisant un bruit mate. Et pour l'achever, elle l'a étouffé en mettant une serviette sur son visage. Une fois minuit passé et la rue devenue déserte, elle a tiré le cadavre pour le jeter dehors. La police a soupçonné au départ la maîtresse de Omar d'avoir fait le coup. Mais il s'est avéré par la suite qu'elle était innocente. Aussitôt, les enquêteurs ont soupçonné Saâdia. Parce que d'abord, le cadavre était jeté à quelques mètres de chez elle, à pieds nus et avec un pantalon qui ne porte aucune tâche de sang. Parce qu'ensuite aucun étranger du quartier ne peut s'aventurer pour emmener de loin le corps de Omar devant sa demeure pour le jeter sans attirer l'attention des gens. En plus, il semble que Saâdia a sollicité sa sœur pour lui vendre le lit sur lequel elle a tué son mari. Ces indices ont poussé Saâdia à avouer son meurtre.