Les participants à une table ronde, organisée lundi 28 novembre, à Meknès ont appelé à la création d'un fonds de solidarité sociale pour la protection de la femme menacée de divorce. Lors de cette rencontre, initiée par le centre d'écoute 25 novembre sur le thème "La stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes : mécanismes de dynamisation", les participants ont recommandé la généralisation des centres d'écoute au niveau de toutes les régions du Royaume et à la mise en place de centres d'accueil en accordant un soutien financier et une protection juridique, en plus de la mobilisation des médias audiovisuels pour la sensibilisation de l'opinion publique d'une manière permanente. Ils ont également appelé à l'accélération de l'application de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes, à dynamiser le rôle des assistantes sociales, à mettre en place un cadre juridique relatif à cette catégorie et à garantir de structures d'accueil dans les centres de santé et au niveau des services de police et des tribunaux pour les femmes victimes de différentes formes de violences. Les participants ont appelé également à la création d'une police spécialisée dans ce domaine et de cellules d'écoute à l'intérieur des établissements éducatifs, en plus de la consécration de la culture des droits de l'Homme. Dans une intervention à cette occasion, la représentante du secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Handicapées, Amina Slimani Houari, a mis en exergue les mécanismes mis en place par le secrétariat d'Etat pour le suivi du plan d'exécution de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes au niveau national. Mme Slimani a également évoqué le contenu du plan exécutif annoncé le 25 novembre 2005 par le Premier ministre, ajoutant que la politique participative du secrétariat d'Etat vise l'institutionnalisation de la lutte contre la violence à l'égard des femmes avec notamment une approche préventive visant la sensibilisation par les médias et le système éducatif. Elle a, par ailleurs, rappelé la tenue du premier forum méditerranéen sur la lutte contre la violence à l'encontre des femmes qui avait pour objectifs notamment l'échange d'expériences avec les pays participants (européens et arabes) et la publication de la " déclaration de Rabat " qui a été basée sur les recommandations de ce forum et sur le renforcement des politiques nationales et leur adaptation avec les politiques internationales. Fouzia Abou Yakadane, une avocate au "centre d'écoute 25 novembre ", a souligné, pour sa part que l'élimination de la violence à l'égard des femmes à court terme nécessite l'application d'une politique nationale claire, ayant pour but principal de garantir aux femmes leurs droits. Elle a également appelé à renforcer le rôle des femmes dans la société en leur garantissant leurs droits aux niveaux social, économique et politique. Citant une étude réalisée par la ligue démocratique des droits des femmes et le centre d'information et d'observation des femmes marocaines, Abou Yakadane a signalé que 60 % des cas de violences contre les femmes sont commis par les époux dont 59 % pour des questions de pensions familiales, la garde d'enfants et de divorce.