Dans un récent rapport consacré aux violations des droits syndicaux, la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) épingle le Maroc et notamment sa législation encadrant le droit de grève. La CISL relève également une série de violations des droits syndicaux tout au long de 2004. La Confédération internationale des syndicats libres (CISL), dans un récent rapport consacré aux violations des droits syndicaux au Maroc, épingle les autorités marocaines accusées d'être portées sur l'adoption de législations restrictives, mais aussi de « connivence » avec le patronat et notamment les multinationales. C'est ainsi que ce rapport évoque l'adoption du code du travail qui, pour cette organisation, introduit des relations modernes entre salariés et employeurs, mais impose une « flexibilité » qui n'est pas toujours au profit des employés. La CISL salue ce texte comme favorisant la lutte contre le travail informel, mais aussi pour sa conformité avec les multiples conventions de l'OIT (Organisation internationales du travail). Parmi les autres aspects positifs de cette loi soulignés par la CISL, on retrouve la possibilité donnée aux tribunaux de réintégrer les travailleurs abusivement licenciés et l'interdiction des sanctions pour raisons syndicales. D'autre part, accuse la CISL, ce code du travail apporte une dangereuse « institutionnalisation » de l'insécurité de l'emploi et favorise surtout le travail temporaire. Cette organisation évoque également la loi sur la grève et les multiples restrictions, de fait, qu'elle contient pour contourner ce droit. Elle fait notamment référence au flou qui entoure la notion de « liberté du travail » et qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations. Toutefois, même avec les multiples textes de loi, la législation du travail continue à être souvent ignorée aussi bien dans le public que dans le privé, alors que les zones franches suscitent plus d'inquiétudes, note la CISL. Cette dernière rapporte que le travail dans ces zones se fait en marge de la légalité et surtout en ce qui concerne la rémunération et le droit syndical. Pire encore, à en croire le rapport de la CISL, les autorités sont accusées de connivence avec les employeurs et notamment les multinationales qualifiées à leur tour de «pires contrevenants». En guise d'exemple, la CISL cite le cas de «Fruit of the Loom» à Salé, ville où le représentant de l'autorité locale aurait affirmé «ne pas vouloir de syndicats» dans sa zone de compétence. Pour les graves violations des droits syndicaux, la CISL cite l'exemple des 150 ouvriers des mines d'Imini poursuivis devant la justice et condamnés certains d'entre eux à de lourdes peines de prison pour s'être élevés contre le sort que voulait leur réserver leur employeur. Cela avait été également le cas, note la CISL, pour les 200 salariés de « Somitex » et « Nalys » à Salé et qui avaient tous été licenciés pour des raisons syndicales. Cette organisation évoque dans son rapport le cas de «Tecmed-Rabat» où tous les membres du bureau syndical avaient été licenciés. La CISL est l'une des plus grandes organisations syndicales internationales aux côtés de la CMT (Confédération mondiale du travail) et des plus anciennes aussi pour avoir été fondée en 1949. Présente dans tous les continents et 154 pays, elle totalise 233 organisations et compte un total de 145 millions d'adhérents dont 40 % de femmes. Au Maroc, l'UMT en est membre, alors que la CDT et l'UGTM sont membres de la CMT.