À son dixième printemps, Kawtar a été violée à quatre reprises par un jeune homme, âgé de 29 ans, sous la menace d'un couteau. Arrêté, l'accusé a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Abdelhadi aurait eu sans doute une fille de l'âge de Kawtar, s'il était marié. Elle est à son dixième printemps et considérait Abdelhadi, qu'elle croisait souvent dans son quartier à Casablanca, comme un grand frère. Mais le comportement de ce dernier n'encourage personne à lui accorder estime et respect. Depuis qu'il a été chassé de l'école, il passait son temps à inhaler la colle à dissolution et fumer du haschich. À ce propos, il a été arrêté et condamné à quatre mois de prison ferme. Une fois relâché, il a décidé de s'en abstenir. Fous de joie, ses parents l'ont soutenu surtout quand ils ont remarqué qu'il était en train de faire ses prières quotidiennes et fréquenter souvent la mosquée du quartier. Mais sa mère ne tardera pas à être déçue lorsqu'elle le surprendra en train d'inhaler la colle à dissolution alors qu'elle rentrait à l'improviste dans sa chambre. Étonnée et inquiète, elle lui a fait des reproches. Abdelhadi baisse les yeux sans répondre. Il avait honte. Le lendemain matin, il lui a expliqué qu'il n'arrive pas à renoncer à cette mauvaise habitude. Ce qui ne l'empêchait pas de continuer à accomplir ses prières. Cela ne le dérangait pas apparemment. Kawtar, sa voisine du quartier, n'avait pas l'habitude de se méfier de l'intéressé. Il l'embrassait ou lui lançait un sourire à chaque fois qu'il la croisait. Un jour, il l'a remarquée au pas de sa porte. Il l'a appelée. Avec un sourire aux lèvres, elle l'a rejoint. Elle croyait qu'il voulait l'accompagner pour faire une course. Il l'a saisie de force et l'a fait rentrer chez lui. Il n'y avait personne à la maison. Inquiète, Kawtar le fixait des yeux. Elle ne savait ni quoi faire ni quoi dire. Elle a tenté ensuite de crier. Hors de lui, il l'a empêchée en mettant la main sur sa bouche. Ensuite, il l'a introduite de force dans une chambre. Il lui a ordonné de se déshabiller. Elle refuse. Il la gifle. Kawtar, ainsi brutalisée, éclate en sanglots. Abdelhadi a pris ensuite un couteau et l'a menacée de mort si elle tente de crier une seconde fois ou si elle ne lui obtempère pas. Aussitôt, elle a cessé de pleurer. Elle enlève ses vêtements sous le regard étrange d'Abdelhadi. Une fois nue, il l'a violée à quatre reprises. Après quoi, il lui a demandé de se rhabiller et de partir sans rien dire à personne. L'écolière est sortie de chez lui. Elle marchait difficilement en direction de sa maison. Elle se jette dans les bras de sa mère. Là, elle donne libre cours à ses larmes. À la gare routière d'Ouled Ziane, Abdelhadi est arrêté le lendemain. Il s'apprêtait à aller à Rabat chez sa tante. Conduit au commissariat de police où il est interrogé, il n'a pas nié les charges retenues contre lui. Il a même révélé les détails de son crime aux enquêteurs. Il leur a expliqué qu'il était sous l'effet de la colle à dissolution quand il l'a appelée pour l'introduire chez lui et abuser d'elle. Il n'a pas nié également son crime devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Il a relaté la même histoire consignée dans le procès-verbal. La Cour a condamné Abdelhadi à 15 ans de réclusion criminelle.