De grands noms figurent au programme Après deux années d'interruption et de résilience, dues à la crise sanitaire, le Festival des musiques sacrées du monde fait son retour à la capitale spirituelle Fès pour sa 26ème édition prévue du 9 au dimanche 12 juin. Placée sous le thème «L'Architecture et le Sacré», cette édition offrira une programmation haute en couleur. Elle accueillera selon les organisateurs des artistes venus de plus de 15 pays, notamment du Sultanat d'Oman, du Kazakhstan, d'Inde, de France, d'Italie ou du Sénégal. Une programmation haute en couleur Ces quatre jours de musique seront comme à l'accoutumée introduits par une soirée d'ouverture inspirée par le lien intime entre sacré, architecture et musique. Alain Weber, metteur en scène et ancien directeur artistique du festival, invitera le public à voyager en sons et en images dans un parcours partant du Maroc à travers les cinq grandes religions du monde: islam, christianisme, judaïsme, bouddhisme et hindouisme... Le spectacle associera les prestations de nombreux musiciens issus de différentes traditions et d'extraordinaires projections en mapping sur les murs séculaires de Bab El Makina. Outre la soirée d'ouverture, le programme propose plusieurs concerts assurés par de grands noms, en l'occurrence «Les Roohani Sisters» qui se produisent pour la première fois à l'étranger et comptent parmi les plus grandes interprètes du soufisme indien répondront à l'authentique kora du Sénégal et à la voix de la grande Senny Camara. Les Onikki Muqams d'Asie centrale résonneront avec Polyphonies Sardes. La création du pianiste et compositeur Michaël Levinas accompagné de la soprano Marion Grange, autour des poèmes de Paul Celan, issues de son oratorio «La Passion selon Marc» et d'autres pièces de création inspirées du kaddish de la tradition hébraïque feront écho à l'Ensemble La Tempête, sous la direction du chef Simon-Pierre Bestion, qui parcourt les liens que tissent nos cultures et religions monothéistes depuis des siècles autour de la Méditerranée. La fusion entre le jazz oriental du fameux trompettiste Ibrahim Maalouf et les musiques balkaniques du très cosmopolite Haïdouti Orkestar rendront enfin hommage, lors de la soirée très attendue du samedi, à la dimension à la fois profane et sacrée de la fête. Une dimension sociale et citoyenne forte Instance de gouvernance du Festival, la Fondation Esprit de Fès, organisatrice de ce rendez-vous, veille à promouvoir l'ancrage de l'événement au sein de la collectivité locale dans une dimension sociale et citoyenne forte. «Cet engagement passe notamment par un partenariat avec les Universités Sidi Mohamed Ben Abdallah, Al Akhawayn et l'Université privée de Fès pour le développement de la formation aux métiers de la culture, par l'attribution d'un quota de ticket d'accès aux spectacles pour les étudiants ainsi que des places réservées à des personnes à mobilité réduite», explique-t-on. Le Festival a en outre accompagné la formation d'une chorale d'enfants des écoles qui se produira aux côtés d'artistes confirmés (Senny Camara et les Polyphonies Sardes). Le Forum, un espace de débat Le Festival de Fès des musiques sacrées du monde inclut également, depuis 2001, un volet scientifique sous la forme d'un forum, espace de débat et d'enrichissement culturel. Celui-ci sera animé par des personnalités de renom. Deux thématiques structureront la journée du samedi 11 juin autour de l'architecture comme empreinte, repère et cadre des croyances et des spiritualités, à travers deux tables rondes «Espace et Modes de vie», «Les Symboles du Sacré». "Ce Forum s'impose comme le complément indispensable du Festival qui permet à la ville sacrée d'adresser au monde sa contribution intellectuelle et spirituelle à travers un message d'humanisme et d'universalité", indiquent les initiateurs. Créé en 1994 sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et premier des festivals de nouvelle génération qui animent l'agenda culturel marocain, le Festival des musiques sacrées du monde sera aussi le premier grand rendez-vous musical de l'été 2022 confirmant la relance des activités événementielles au Maroc.