L'association des propriétaires de cafés, de crémeries et salons de thé à Casablanca est montée au créneau pour réclamer la règle du chaînage pour leur commerce. À Casablanca, entre un café et un café il y a un café. La métropole compte actuellement près de 12.000 cafés, concentrés principalement dans le centre de la ville. Poussant comme des champignons, les cafés sont un investissement qui attire plus d'un. «On est payé rubis sur l'ongle ! Ouvrir un café est un investissement qui rapporte rapidement, mais qui a aussi ses risques. Aujourd'hui, et notamment sur les grands boulevards de cette ville, on a des dizaines de cafés l'un à côté de l'autre !», explique un jeune propriétaire d'une crémerie au quartier Maârif. En fait, l'association des propriétaires de cafés, de crémeries et salons de thé de la région de Casablanca vient de formuler une demande auprès de la wilaya de la région du Grand Casablanca et dans laquelle elle réclame la règle du chaînage pour la profession. «Le secteur des cafés emploie près de 120.000 personnes, à raison de 10 employés par café. Cela montre que ce commerce fait vivre des milliers de familles rien qu'à Casablanca. Pour garder ces emplois, il est temps d'agir et d'établir la règle du chaînage pour les cafés à l'instar des autres secteurs», indique Ibrahim Braïm, membre de cette association. Et d'ajouter : «cette demande concerne les nouveaux quartiers de Casablanca qui ne cessent de s'élargir. Nous voulons donc, entre autres, une distance d'au moins 120 mètres entre deux cafés». S'agissant des autres demandes exprimées par cette association, elles ont plutôt trait aux dépenses et charges quotidiennes occasionnées par la gestion d'un café. C'est ainsi que les membres de ce groupement revendiquent une fiscalité adaptée qui soit moins lourde. À noter que les autorités préfectorales des arrondissements de Casablanca-Anfa ont procédé vers la fin du mois de septembre dernier au retrait provisoire des autorisations d'exploitation pour cinq cafés situés au centre-ville. Et c'est à la suite de multiples requêtes des habitants avoisinants concernant l'organisation de paris en parallèle aux paris officiels du PMU (Pari mutuel urbain) que les propriétaires de ces cafés ont été sanctionnés. «Ces paris illégaux organisés clandestinement dans certains espaces ouverts au public provoquent souvent de grandes nuisances à la tranquillité et à la quiétude des voisins. Notre association condamne cela et tient au respect des règles en la matière» précise Ibrahim Braïm. Avant que la sanction ne frappe ces cinq cafés, une note de la wilaya de la région du Grand Casablanca datée du 27 mai 2005 a été adressée aux professionnels du secteur. Ce document rappelait, entre autres, à ces derniers «l'obligation de se conformer strictement aux dispositions des textes réglementant leurs activités». Les autres points sur lesquels la note a insisté sont: «le respect des heures d'ouverture et de fermeture, la présence effective du gérant de l'établissement, l'interdiction de l'exploitation des mineurs, du tapage nocturne, de la consommation de la drogue et du narguilé (Chicha) et de la présentation des spectacles susceptibles de porter atteinte aux bonnes mœurs ».