Les contours de «Forsa» révélés mardi à Rabat «Nous sommes responsables et voulons aider les porteurs de projets». Ainsi s'exprimait la ministre du tourisme, de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire mardi en fin d'après-midi à Rabat à propos du programme «Forsa». L'objectif ultime pour Fatim-Zahra Ammor, qui en révèle les mobiles de création, étant de «réussir» ce programme lancé effectivement en présence d'autres ministres dont les départements sont concernés. Les cinq raisons d'être Tel que l'explicite la ministre, qui met l'accent sur l'importance d'encourager les citoyens à intégrer l'entrepreneuriat en créant cet esprit et en contribuant à l'économie de leur pays tout en répondant aux orientations du Souverain, «5 raisons» expliquent les réticences à l'égard de cet entrepreneuriat. Comme elle le précise également, celles-ci sont ressorties après avoir interrogé, ces derniers mois, différents porteurs de projets. Il s'agit, en premier lieu, de «l'entourage familial et amical». La deuxième raison étant «la sensibilité à l'égard des démarches administratives». Quant à la troisième raison, elle concerne notamment le manque de «capital». «Il y a des personnes qui ont de bonnes idées mais elles n'ont pas de capital», commente-t-elle. Aussi, la responsable gouvernementale met l'accent sur la capacité de mettre en œuvre les idées. «Il y a également beaucoup de bonnes idées mais on se met à reporter le projet», poursuit Mme Ammor. Et ce n'est pas tout ! Elle cite «la peur de l'échec» comme quatrième raison. «C'est contre cette peur que nous devons lutter. C'est de l'échec qu'on apprend», estime-t-elle en citant le cinquième mobile. Dans ce sens, elle s'exprime sur «la confiance» à mettre en la jeunesse marocaine pour que celle-ci l'ait à son tour et devienne «meilleure». Par l'occasion, l'intervenante donne l'exemple des coopératives qui démarrent avec 5 personnes pour finir par recruter 600 à 900 personnes qui réalisent un bon rendement et arrivent à exporter. Eligibilité au programme A ce propos, l'oratrice détaille: «Tout Marocain qui a un projet peut s'inscrire sur la plate-forme forsa.ma». En d'autres termes, tout citoyen dans n'importe quelle région, âgé de 18 ans et plus, qui a la volonté d'entreprendre, porter un projet ou a une idée, peut y adhérer bien qu'il soit sans formation ou expérience. «Les jeunes doivent avoir confiance. Forsa est une chance pour décoller», insiste-t-elle en précisant que ce programme est destiné à 10.000 projets avec un don de 10.000 DH sur 100.000 DH. De son côté, la directrice de «Forsa», Salma Lahrichi, qui indique que ce programme est également destiné aux résidents au Maroc sur inscription au site, explique les démarches suivies pour la sélection des projets. Dans ce sens, elle révèle la création du numéro de contact 5544 en cas de problèmes liés à cette inscription, suivie d'une réception du dossier au niveau de la plate-forme. «Au cas où un élément manque dans le dossier sélectionné, le porteur de projet sera contacté pour complément ou développement de son idée et projet après étude par un expert», avance-t-elle en mettant l'accent sur la faisabilité du projet dans le développement de la région d'où provient celui-ci. De plus, elle s'exprime sur le rejet du dossier. « Dans ce cas, nous contactons le porteur de projet pour des points à améliorer voire remplir le formulaire d'inscription encore une fois parce que nous voulons capitaliser sur la confiance», ajoute l'oratrice en révélant l'offre d'une formation e-learning pour voir l'assimilation des concepts inculqués dans cette formation. «Un accompagnement de 2 mois et demi avec des coachs est consacré aux personnes ayant besoin de développer leurs idées», ajoute-t-elle en détaillant la teneur financière du programme. 0% d'intérêts et remboursement après 2 ans Dans ce sens, Mme Lahrichi indique que les 100.000 DH ne font pas l'objet d'intérêts. Aussi, le prêt d'honneur de 10.000 DH est à 0% intérêts. «Sur la subvention de 100.000 DH, 90.000 DH seront remboursés par le porteur de projet après deux ans du démarrage du projet soit 750 DH/mois sur une période allant jusqu'à 10 ans », décline-t-elle. Cela étant, la rencontre consacrée à ce lancement était l'occasion pour certains porteurs de projets de raconter leurs expériences. Entre autres, le fondateur de la fondation «Ataa» Jalal Aouita, qui œuvre dans le creusement de puits estime que «le Maroc est une terre de chances». «A chaque fois que je fréquente une région, je trouve des idées», enchaîne-t-il en donnant l'exemple d'un guide de touristes, dans la région de Marrakech, pour des randonnées, qui a développé un projet de fabrication de tapis qu'il exporte. A propos du creusement de puits, il évoque son expérience à Taza qui, tel qu'il le révèle, regorge de «350 grottes qui ne sont pas investies alors que c'est une chance pour les jeunes qui peuvent y investir ». De quoi donner envie !