La HACA plaide pour l'inscription de la lutte contre la désinformation dans des politiques publiques pertinentes et respectueuses des libertés. «La transformation numérique de l'espace public a apporté beaucoup d'opportunités nouvelles, notamment en matière de liberté d'expression et d'accès à l'information mais aussi de beaucoup de risques dont la désinformation est un exemple des plus graves», indique Latifa Akharbach, présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, lors de sa participation au séminaire en ligne organisé le 31 mars 2022 par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à l'occasion du lancement de la plateforme francophone des initiatives de lutte contre la désinformation (ODIL). Ce site consultable sur le www.odil.org est un portail d'information sur l'actualité, les initiatives, les innovations et les politiques publiques dans le domaine de la lutte contre la désinformation et l'éducation aux médias et à l'information dans les 88 Etats et gouvernements de la Francophonie. Au cours de cet échange, la présidente de la HACA a expliqué que la lutte contre la désinformation engage à la fois les médias, les régulateurs, les acteurs civils et le public, mais elle doit être inscrite dans des politiques publiques pertinentes, pérennes et respectueuses des libertés car «la désinformation cause des préjudices publics, au niveau de la sécurité, de la santé, du fonctionnement démocratique, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble». Dans le même sens, Latifa Akharbach explique : «On a tous vu comment l'infodémie a affecté l'action publique en matière de lutte contre la pandémie de Covid-19 en contrecarrant parfois l'adhésion du public aux politiques de santé et aux stratégies vaccinales». Pour ce qui est du rôle de la HACA, elle a cité la production normative du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle et les dispositions inclues dans les cahiers des charges des opérateurs éditeurs de services de radio et de télévision afin de garantir le respect de l'honnêteté et de la déontologie de l'information. La responsable a également donné l'exemple de la recommandation relative aux élections législatives, régionales et communales, qui se sont déroulées en septembre 2021 au Maroc et qui a, pour la première fois, fait mention express de la lutte contre la désinformation comme point de vigilance s'imposant aux éditeurs de radio et de télévision. Lors de son intervention, elle a aussi mis l'accent sur la mobilisation des médias marocains contre les fake news et les narrations complotistes pendant la crise pandémique. Notons que ce séminaire a réuni instances de régulation des médias, experts, chercheurs, journalistes et acteurs associatifs autour des questions de «la vérification des faits dans l'espace francophone», «la lutte contre la désinformation et l'éducation aux médias et à l'information», et «la lutte contre la désinformation dans les politiques publiques».