La Commission préconise d'augmenter les capacités de formation de médecins en renforçant les capacités des Centres hospitaliers universitaires (CHU) et facultés actuels (publics et privés). L'idée étant que l'ensemble des régions du Royaume disposent d'une offre de formation (CHU et faculté). Assurer un socle de protection sociale qui renforce la résilience, l'inclusion et matérialise la solidarité entre citoyens est l'une des recommandations phares émises dans le cadre de la conceptualisation du nouveau modèle de développement. Le modèle vise, en effet, à élargir le champ de la couverture santé à travers l'intégration des professions libérales, des auto-entrepreneurs, des travailleurs domestiques, et du petit informel (commerçants, artisans, agriculteurs) dans des régimes de cotisation, et en luttant contre la fraude sociale. Une orientation motivée par les difficultés d'accès au système de soins qui continuent à persister et ce en dépit de l'élargissement de la couverture sanitaire AMO et Ramed. Ces difficultés résultent de la faiblesse des ressources budgétaires allouées au secteur de la santé et du taux d'encadrement médical très en deçà des normes établies par l'OMS. En chiffres, 38% de la population marocaine est dépourvue de couverture médicale et les ménages assurent en moyenne 50% des dépenses de santé. Dans son rapport, la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) avait révélé les nombreuses attentes des citoyens du secteur. Les Marocains exigent désormais une offre de soins de qualité accessible à tous en termes de coût et de proximité. Ainsi, la généralisation de la couverture sanitaire est perçue comme un droit fondamental. Le rapport de la Commission spéciale a mis l'accent sur les nouveaux paradigmes à tenir en compte dans le cadre de ce chantier. L'impératif étant de renforcer l'offre globale de soins en vue de mieux répondre à la demande des 12 millions de Marocains qui seront intégrés. «La refonte de l'organisation territoriale du système de santé et l'optimisation du parcours de soins s'avèrent nécessaires pour réduire la distance et les délais d'accès aux structures de soins, et pour résorber les écarts entre territoires», peut-on retenir dans ce sens. Et de poursuivre que «le renforcement de l'offre de soins suppose également une forte amélioration de la densité de personnel soignant sur l'ensemble du territoire, et un pilotage efficace de l'offre de soins, notamment au niveau régional». Parmi les objectifs déterminés dans ce sens, on cite l'atteinte d'une densité de personnel soignant de 4,5 pour 1.000 habitants en 2035 contre 2 pour 1.000 à ce jour, soit 3.600 médecins et 7.100 infirmiers formés annuellement. Pour ce faire, la Commission préconise d'augmenter les capacités de formation de médecins en renforçant les capacités des Centres hospitaliers universitaires (CHU) et facultés actuels (publics et privés). L'idée étant que l'ensemble des régions du Royaume disposent d'une offre de formation (CHU et faculté). Il est également recommandé de réduire la durée de formation généraliste en allouant certains enseignements aux formations spécialisées. Les recommandations de la Commission portent également sur le recrutement régional des médecins à travers des ouvertures de postes qui tiennent compte des besoins locaux. Cette démarche permettra d'assurer un accès équitable aux soins sur l'ensemble du territoire. Dans l'optique de valoriser les métiers de la santé, il est, également, proposé de mettre en place un statut particulier pour les professionnels de santé permettant de réviser le régime de rémunération à la hausse et de l'indexer sur la qualité et le rendement. «A terme, ce système devrait aboutir à une homogénéisation des schémas de rémunération des personnels de santé dans le public et le privé et résorber les distorsions actuelles qui ne favorisent pas la motivation du personnel de santé au sein de l'hôpital public», peut-on retenir du rapport de la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement. Le financement pérenne de la protection sociale figure également dans le cadre des propositions émises dans ce sens. Une recommandation valable aussi bien pour la composante assurance que pour la composante solidarité. Il est à souligner que le Nouveau modèle de développement appelle à une réforme de la gouvernance des caisses d'assurances sociale, et ce dans le sens d'une caisse unifiée pour la couverture médicale de base et une caisse unifiée pour les retraites. Une convergence qui devrait s'accompagner d'une harmonisation des niveaux de cotisations et des prestations. Le but étant d'assurer l'équité entre assurés et les équilibres financiers de ces caisses. Notons que la caisse unique de couverture médicale de base et la caisse unifiée des retraites pourront, selon le nouveau modèle de développement, être complétées par des complémentaires souscrites à titre privé.