«Il y a des attentes à propos de l'énergie et la sécurité liée à ce secteur. Il n'y a plus de place pour des politiques de court terme. Nous ne devons pas attendre la volatilité des prix. Cela touche le consommateur, les producteurs, la demande et les investissements». «La transition énergétique n'est pas une option, ni un luxe mais un impératif urgent». Les propos du président de la Fédération de l'énergie, Rachid Idrissi Kaitouni, lors de la 15ème conférence dédiée, lundi à Rabat sous Haut patronage royal, à ce secteur sont judicieux à plusieurs égards. Ils le sont de par la conjoncture non seulement nationale mais aussi internationale. Lors de cet événement, où les Emirats Arabes Unis sont invités d'honneur, il est question de se pencher en une journée sur des solutions pour l'avenir. La durabilité comme impératif A propos de ces perspectives, le numéro un de la Fédération estime qu'il faut «monter en gamme». «La durabilité est un impératif», avance-t-il dans ce sens en donnant l'exemple de la lutte contre le changement climatique et la mobilité électrique ainsi que l'hydrogène vert. Il est également question, au sens de M. Kaitouni, de l'amélioration du positionnement du Maroc en Afrique en la matière. «Le Royaume peut également investir pour développer ce secteur», ajoute-t-il en évoquant les PPP. Et ce n'est pas tout ! Le président s'exprime sur la résilience de l'économie qui passe, pour lui, «par la relocalisation des chaînes de valeur». Le tout en mettant en avant la décarbonisation. Et c'est à la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, de révéler le travail du gouvernement à cet effet, ainsi que les engagements pris par le Royaume à la Cop 26 en 2021 à Glasgow (Ecosse). Les ambitions du Maroc «Il y a des attentes à propos de l'énergie et la sécurité liée à ce secteur. Il n'y a plus de place pour des politiques de court terme. Nous ne devons pas attendre la volatilité des prix. Cela touche le consommateur, les producteurs, la demande et les investissements. Nos stratégies doivent être durables, flexibles et compétitives», lance-t-elle. Dans ce sens, la responsable gouvernementale, qui rappelle les projets lancés en partenariat avec le pays mis à l'honneur, s'exprime sur des mesures. C'est le cas du cadre légal, la simplification des procédures, l'accès aux opportunités, l'efficience de l'énergie à travers la décarbonisation et la création de jusqu'à 80.000 emplois. Aussi le gaz naturel peut être utile. «Nos stratégies doivent répondre aux nécessités de lutte contre le changement climatique», ajoute-t-elle en révélant des ambitions pour un transport à faible empreinte carbone, la réduction de notre coût énergétique, ainsi que «la visibilité à donner aux investisseurs». De son côté, le ministre de l'industrie et du commerce, Ryad Mezzour, abonde dans le même sens. «Nous avons besoin de gaz et d'énergie verte le plus tôt possible», indique-t-il clairement en lançant des perspectives pour les 10 prochains mois. Il s'agit notamment de création d'emplois en allant, pour lui, jusqu'à plus de 1.000 par semaine. «Au Maroc, la chaîne de valeur est en mouvement rapide», constate-t-il en rappelant la solidité du partenariat avec les Emirats. La recette émiratie Egalement de la partie, Sultan Ahmed Al Jaber, ministre de l'industrie et des technologies avancées des Émirats Arabes Unis et Group Chief Executive Officer d'Abu Dhabi National Oil Company, estime que le sujet abordé est important dans une conjoncture sensible pour le secteur de par les changements de par le monde et les problèmes géopolitiques. «Cette situation mène au recul d'investissements de long terme, de la demande et des approvisionnements », explicite-t-il. A cette occasion, il révèle «le besoin pressant de faire plus d'investissement pour revenir à la phase d'avant- Covid». Quant à son pays, il «continue à investir et considérer la transition énergétique, en tant qu'opportunité pour une croissance économique durable». Des propos qui abondent dans le sens de ceux de la ministre marocaine, notamment en termes de stratégie intégrale. Entre-temps, il cite l'exemple d'entreprises émiraties qui ont investi à long terme au Maroc dans le domaine de l'hydrogène entre autres. «Nous aspirons à poursuivre la coopération avec le Maroc», enchaîne-t-il. Cependant, il faut, à son sens, «plus de cadre légal et d'investissements». «Cela prend du temps», tempère-t-il. L'orateur, qui met également l'accent sur la nouvelle technologie, prévoit «un investissement de 3 trillions dollars américains dans les énergies renouvelables dans les 10 prochaines années». En outre, il ne manque pas de manifester l'intérêt de son pays à développer des projets au Maroc. Comme il invite le secteur privé marocain à développer avec celui émirati des partenariats en matière d'énergie et de gaz.