«A fin 2021, l'offre radiophonique nationale privée est portée par 13 opérateurs diffusant 20 services radiophoniques en FM, dont 7 radios à couverture nationale, 4 radios à couverture multirégionale, 2 réseaux de 8 radios régionales, 1 radio multi-locale en plus d'un bouquet de 11 radios diffusées sur Internet». Les chiffres sont révélés par la Haca, à l'occasion de la journée mondiale de la radio, célébrée le 13 février, qui précise également que ces services privés, couvrant une palette de thématiques, viennent compléter l'offre publique. 5 services régionaux et 11 nationaux Dans les détails, celle-ci compte «5 services radiophoniques à couverture nationale et 11 services à couverture régionale». «Aujourd'hui, sur plus de 80% du territoire national, les auditeurs ont le choix entre 11 et 20 services radiophoniques FM, publics et privés. Dans les autres régions moins couvertes, l'offre radiophonique peut atteindre jusqu'à 10 services», avance la structure. Pour étendre le bénéfice de la libéralisation des ondes à l'ensemble des citoyens, l'élargissement de la couverture territoriale des services radiophoniques est, selon la même source, «en progression continue grâce notamment aux efforts tant du pôle public que des opérateurs privés en matière de déploiement des réseaux de diffusion». D'ailleurs, la coopération dynamique entre la Haca et l'Agence nationale de réglementation des télécommunications permet, selon la même source, d'enrichir de manière diligente le parc fréquentiel national nécessaire à ce déploiement. «Grâce à l'engagement du CSCA et aux efforts des opérateurs, beaucoup de progrès ont été réalisés au plan de l'équité territoriale de la couverture radiophonique privée. Entre 2007 et 2021, la Haca a assigné 491 fréquences à la diffusion des services radiophoniques privés», poursuit la Haute autorité qui livre des constats sur la proximité de ces radios avec les citoyens. Une bonne promotion par les radios privées Tel que l'explicite la Haca, les radios privées marocaines ont réussi à construire un lien de grande proximité et une relation inclusive avec les citoyens en permettant l'expression de toutes les diversités linguistiques, territoriales, patrimoniales, sociales, culturelles, etc. Leurs engagements en matière de promotion de la production et des expressions culturelles, tels que prévus par leurs cahiers des charges, ont permis par exemple de stimuler le secteur de l'industrie musicale nationale, de faire éclore et d'accompagner de nouveaux talents artistiques et de faire émerger des courants musicaux créatifs et en phase avec les attentes des jeunes. «Cependant et malgré tous ces acquis et ces progrès au profit de la société et du citoyen, le développement de l'offre radiophonique privée demeure contraint par plusieurs facteurs. Les difficultés économiques supplémentaires induites par la crise pandémique ont révélé sous un jour nouveau les nombreuses fragilités du secteur de la radio privée dans notre pays», clarifie la même source qui attire l'attention sur la conjoncture actuelle. Dans ce sens, l'urgence économique que vit le secteur en ce moment appelle, selon la Haca, à «une mise à niveau professionnelle et à la mise en place par les pouvoirs publics d'une vision à court, moyen et long termes pour accompagner la transformation numérique des entreprises et du secteur et la mise à niveau de leur modèle économique». Cet accompagnement public qui est forcément partie de l'effort de construction d'un système médiatique marocain aguerri et compétitif, est aussi un facteur de pérennisation des garanties fondamentales de l'exercice de la liberté d'entreprise et de l'effectivité de la liberté éditoriale pour ces radios qui sont écoutées, selon les chiffres 2021 publiés par le CIRAD (Centre interprofessionnel de la mesure d'audience radio) par deux Marocains sur trois. «C'est la meilleure assurance que l'on peut donner aux radios existantes et à toutes celles à venir, étant entendu que la libéralisation des ondes est un choix démocratique irréversible», enchaîne la même source. Et ce n'est pas tout ! Haro sur la radio classique Comme l'évoque cette structure, le modèle économique de la radio classique, qui repose principalement sur le financement publicitaire, se retrouve «dans une impasse». «Il trouve aujourd'hui sa limite dans un marché publicitaire convoité par les Gafam et doit s'adapter en urgence au bouleversement des modes de consommation des médias et de la forte concurrence des formats numériques», ajoute la Haca qui met l'accent sur le développement du secteur de la radio privée au Maroc. Pour elle, celui-ci n'est pas tributaire des seuls leviers financiers, économiques et entrepreneuriaux à mettre en place ou à réformer. «La consolidation de la confiance en la déontologie professionnelle de la radio et la promotion du journalisme de qualité sont également des actions impératives pour renforcer le lien avec le citoyen, notamment dans un contexte de communication numérique globalisée, hégémonique et non régulée», juge l'Autorité qui cite également le CSCA (Conseil supérieur de la communication audiovisuelle). Ce Conseil a toujours solennellement appelé à «un renforcement des pratiques d'autorégulation au sein des rédactions». «A toutes les mesures déjà prises par les opérateurs, d'autres devraient venir renforcer la vigilance professionnelle et garantir le respect du droit de l'auditeur à un contenu médiatique fiable et de qualité», conclut la Haca.