La sécurité sur les rails refait parler d'elle après le décès accidentel d'un cheminot, survenu récemment à la gare ferroviaire de Casa-port. El-Alaoui Abdelali, 48 ans et père de deux enfants, a perdu la vie alors qu'il changeait la tête du train dans cette gare terminus. L'écrasement récemment d'un cheminot par une locomotive à la gare ferroviaire Casa-port repose de nouveau la question de la sécurité sur les rails. El-Alaoui Abdelali, 48 ans et père de deux enfants, a perdu la vie, samedi 3 septembre dernier, à la gare Casa-port alors qu'il effectuait une manipulation de changement de tête de train. «El-Alaoui Abdelali occupait la fonction d'encadrant de traction. Il était un agent de haute maîtrise chargé de former et de contrôler les agents de conduite. Cet accident a été rendu public parce qu'il a eu lieu dans une gare et devant des voyageurs », explique Hassan Leqsiouer, directeur central activité à l'Office national des chemins de fer (ONCF). Et d'ajouter, « ce malheureux accident a été dû à un moment d'inattention et d'imprudence lors de l'impasse de locomotive. Ce n'est nullement le résultat d'une défaillance technique ou autres manquements au niveau du matériel de travail ». L'impasse de locomotive est un procédé qui consiste à changer la tête du train dans les gares ferroviaires terminus, permettant ainsi à la machine de rebrousser chemin. « C'est durant ce mouvement d'impasse que cet accident a eu lieu. C'est comme en traversant la route, il faut absolument regarder à droite et à gauche. Par imprudence et inattention, la tête de la victime a été ainsi heurtée par les wagons en stationnement. Les accidents de travail guettent en fait tout le monde, c'est pour cette raison qu'il faut redoubler de vigilance», commente Hassan Leqsiouer. Pour sa part, le bureau fédéral du rail exprime son inquiétude à l'égard de la sécurité du réseau ferroviaire national. Il rappelle également « qu'un autre accident est survenu le mardi 6 septembre dernier près de Casa-port. Le cheminot a subi cette fois de graves blessures ». L'ONCF nie l'existence même de cet incident. « Mis à part le cas du défunt El-Alaoui Abdelali, aucun accident de ce genre n'a eu lieu. Je déments cette information. Il faut noter toutefois que les accidents de travail est une chose courante dans les milieux industriels », affirme Hassan Leqsiouer. Désormais, le changement de tête de train n'apparaît plus comme une tâche quotidienne des plus faciles à accomplir. C'est une manipulation manuelle à haut risque puisqu'il faut couper la locomotive et la mettre sur une autre voie. Cette pratique périlleuse existe-elle toujours sous d'autres cieux ? « L'impasse de locomotive est une manipulation qui existe partout dans le monde. Cette tâche est toujours exécutée d'une manière manuelle », rassure ce responsable à l'ONCF. Par ailleurs, seules les locomotives de trains dits classiques qui ont besoin d'effectuer un mouvement de rotation pour pouvoir retourner à leurs gares de départ. Dans ce sens, Hassan Leqsiouer note que le Maroc dispose de deux types de trains. « Il s'agit de prime abord des trains classiques. Ces machines ont une locomotive en tête et des voitures à voyageurs. Ce sont ces trains-là qui ont besoin d'une impasse de locomotive dans les gares terminus. Les rames automotrices, surnommés «Aouita», constituent le deuxième type. Avec leurs deux têtes, elles sont indéformables », note-t-il. C'est dire le danger qui guette en permanence et les cheminots et les passagers sur les voies ferroviaires.