Des acteurs locaux n'écartent pas une opération avant la fin de cette année Plus que la moitié des besoins de financement du Trésor durant le quatrième trimestre 2021 devraient provenir des financements extérieurs. Une sortie internationale pour le Maroc sur le marché financier est aujourd'hui envisageable. Le débat a été relancé il y a quelques jours par des acteurs nationaux. C'est le cas pour Attijari Global Research (AGR) qui affirme que le besoin de financement brut du Trésor d'ici la fin de l'année 2021 devrait s'établir à 48,2 milliards de dirhams (MMDH). Une partie de ce besoin pourrait être satisfaite sur le marché international. Dans le détail, la même source estime que plus que la moitié des besoins de financement du Trésor durant le quatrième trimestre 2021 devraient provenir des financements extérieurs, faisant savoir que selon leurs différents échanges, les investisseurs «semblent anticiper une nouvelle sortie à l'international du Trésor d'ici la fin de l'année». Plus loin encore, la même source avait rappelé que les tirages extérieurs se sont établis à 14,2 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre 2021, contre 41 MMDH prévus par la loi de Finances (LF) 2021 notant, dans ce sens, qu'il s'agit d'un faible taux de réalisation de 35% au terme du troisième trimestre de cette année. Cette situation va-t-elle encourager les responsables à effectuer un nouveau pas pour une sortie sur le marché international ? Si le gouvernement sortant ne pouvait pas effectuer une sortie en raison d'un calendrier beaucoup trop serré entre les vacances d'été et les préparatifs pour les élections législatives, communales et régionales, le gouvernement actuel pourrait en décider autrement. Une adoption de la loi de Finances 2022 dans les prochains jours laissera encore quelques semaines pour les responsables du département de tutelle pour effectuer les démarches nécessaires. Le gouvernement a pour rappel déjà délégué à la ministre de tutelle les prérogatives pour mener des opérations financières. Dans ce sens, le Conseil de gouvernement, réuni jeudi 4 novembre dernier en vidéoconférence, sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a adopté trois projets de décrets relatifs au secteur de l'économie et des finances, présentés par Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'économie et des finances. Il s'agit du projet de décret n°2.21.843 portant délégation de pouvoirs à la ministre de l'économie et des finances en matière d'emprunts internes et de recours à tout autre instrument financier, et du projet de décret n° 2.21.844 portant délégation de pouvoirs à la ministre de l'économie et des finances en matière des financements extérieurs. Le troisième texte concerne le projet de décret n° 2.21.845 portant délégation de pouvoirs à la ministre de l'économie et des finances en matière de conclusion des contrats destinés au remboursement de la dette extérieure onéreuse et des accords de couverture de risques de taux d'intérêts et de change. Reste à savoir si le gouvernement va effectivement actionner le levier du financement extérieur. Le pays peut ainsi jouer la carte de la solidité de ses fondamentaux mais également et surtout son taux de croissance important de 6% selon plusieurs institutions nationales et internationales. Les jours à venir seront donc décisifs. BAM Concernant le recours à Bank Al-Maghrib (BAM) pour couvrir les besoins de financement du Trésor, Mme Fettah Alaoui a expliqué que les dispositifs de l'article 69 de la loi organique de BAM, entrée en vigueur le 15 juillet 2019, ne permet pas à cet établissement de financer le déficit à travers l'achat direct des titres de dettes émis par l'Etat, d'accorder des aides financières. Le financement par la banque centrale est possible seulement sous forme de facilités de caisse fixées à 5% des ressources fiscales réalisées durant l'année budgétaire terminée, a-t-elle fait remarquer. La ministre a également souligné que le Trésor n'a pas eu recours à ces facilités, malgré la crise relative à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid- 19). Elle a, à cet effet, noté que l'expérience de quelques pays en développement dans le financement direct, à travers l'émission des billets de banque pour financer les dépenses publiques et le déficit du budget, a démontré son inefficacité et avait des répercussions néfastes.