Avec Athènes, le périple pacifiste de 2003 à travers la Méditerranée arrive à sa fin. Il ne s'agit pourtant là que de la seconde édition de la croisière. La première, effectuée à bord du même destroyer, le «Constanta», a eu lieu en 2001. Flash-back. Privée du fleuve « Turia », dévié vers sa périphérie, Valence garde un très bel atout : ses magnifiques et nombreuses plages, situées sur la côte méditerranéenne. Là-bas, les plagistes peuvent trouver une large gamme d'équipements et de services : signalisation appropriée, rampes d'accès, passerelles spéciales allant jusqu'au rivage, fauteuils amphibie, ou zones de repos avec parasols et mobilier spécial, cabines de vestiaire, W.-C et douches avec siège de bain, sans oublier ces somptueuses terrasses de café où l'on peut siroter des boissons fraîches, à l'ombre de la grande chaleur que connaît cette région du sud de l'Espagne. Les eaux méditerranéennes s'offrent également dans toute leur splendeur ; un véritable tapis bleu ! Si les plagistes sont principalement les habitants de Valence, -la troisième agglomération d'Espagne, d'autres, venus de différents autres pays, s'y rendent fréquemment. Pour jouir de la grâce du soleil, de la beauté des sables aux galets blancs… Mais, paraît-il, cela n'est pas entendu de la même oreille. Et ce n'est pas le «cas » de cet immigré, d'origine casablancaise, qui nous contredira. Né à Hay Mohammadi, ex-Carrière Centrale, « M. D » vit en Espagne du trafic de drogue. «Cela fait 12 ans que je vis à Valence ; faute de travail, j'ai été obligé de vendre des stupéfiants », dit-il, sans sourciller. Pas du tout convaincant, sachant bien que d'autres immigrés marocains, en Espagne, ont réussi non seulement à vivre légalement, -c'est-à-dire dignement-, mais aussi à inspirer, sinon l'admiration, du moins le respect de beaucoup d'Espagnols. « Hakim », l'un des chanteurs les plus populaires en Espagne, offre ici un joli exemple. Lors de notre séjour à Valence, nous l'avions remarqué poser en poster, sur des panneaux publicitaires arborés sur les principaux boulevards de la ville, dont le célèbre « El Puerto » (le Port). Heureusement qu'il y a des jeunes comme « Hakim », -vedette des chants andalous et du Flamenco, pour montrer, à qui veut voir, que le Maroc n'exporte pas que des trafiquants de stupéfiants ou, plus encore, des intégristes islamistes capables du pire, entendez ces ignobles attentats terroristes. Mais combien il nous faut d'exemples de « Hakim » pour inverser la formule, selon laquelle « derrière tout Marocain, se cache un terroriste»? Est-ce un hasard si des noms d'immigrés marocains sont cités dans la plupart des procès anti terroristes instruits à présent en Europe, ou plus encore en Outre-Atlantique ? N'est-ce pas à cause de cela que les Marocains sont, aujourd'hui plus que tout autre temps, regardés avec un œil suspicieux dans leurs pays d'«accueil»? Mais passons… Exit, la corniche de Valence, place à une équipée en plein-centre de Valence. Chemin faisant, quelle ne fut notre surprise de voir défiler, à travers la vitre de notre mini-bus, une procession d'orangers, un arbre fruitier qui fait la réputation de Valence. Cité agricole par excellence, Valence est également profondément ancrée dans la modernité. En témoigne, cette belle cité des arts et des sciences qui accueillait déjà un magnifique et grandiose aquarium et un palais des sciences. Pendant notre séjour à Valence, le projet n'était certes pas achevé, mais vu sa superficie, l'immensité de ses chantiers, son design, il laissait déjà présager un avenir radieux. Présenté en Espagne comme l'un des principaux projets pour le futur, il met aussi en relief les véritables bijoux historiques qui l'entourent. Un heureux mariage entre tradition et modernité.