Une altercation entre un ancien immigré dans le Golfe et son voisin de quartier à Rabat a fini par un meurtre. La 4ème brigade criminelle dépendant de la P.J de Rabat vient de présenter l'auteur du crime à la Justice. Selon l'enquête de la police judiciaire de Rabat, il s'est avéré que le crime perpétré par Mohamed sur son voisin est la conséquence d'une tension qui a atteint son paroxysme à la suite de conflits itératifs. Il ne s'agit pas d'un meurtre prémédité ni d'homicide volontaire mais plutôt d'un geste incontrôlé commis dans un accès de colère incommensurable. En fait, l'auteur de ce forfait est un quadragénaire, ayant amassé son pécule dans un pays du Golfe, il y a de nombreuses années de cela. À son retour au bercail, il veut construire une maison à quelques étages dans l'espoir de fructifier son blé et assurer ses arrières pour les années à venir. Il choisi alors de bâtir sa demeure à Hay Farah, connu sous le nom de douar Hajja, là où il avait passé sa tendre enfance. Des locataires sont venus s'installer chez lui apparemment satisfaits des prix du loyer convenables et à la portée de leurs modestes bourses d'autant plus que le propriétaire est réputé pour être aux petits soins de tous ceux qui élisent domicile chez lui. Seulement voilà, ce quartier populaire est l'un des points noirs de la ville de Rabat. Les habitations anarchiques fleurissent comme des champignons avec ses dédales de ruelles et ses labyrinthes de venelles offrant l'image d'une cité où règnent le désordre et l'insécurité, et ce en dépit de l'installation d'un 18ème arrondissement rattaché au 3ème district. Bon nombre de malfrats notoires emportent leurs pénates dans ce quartier pour s'adonner à leurs activités délictuelles sur ce terreau de la délinquance et de la criminalité qui constitue par ailleurs leur terrain de prédilection. Ainsi, en cette localité tout y passe : trafic de drogue et de pinards, prostitution et proxénétisme, agressions à l'arme blanche sur fond de vol ou de viol… Et la liste est longue. Conscient de tous ces aléas qui guettent ce périmètre d'habitations, Mohamed le protagoniste de ce dossier, ne présageait nullement qu'il serait amené à commettre un meurtre à son corps défendant. D'ailleurs, son unique préoccupation était de protéger son gagne-pain pour ne pas tomber dans le besoin. Toutefois, un certain quidam ne lui aurait pas laissé le choix. Il s'agit d'un jeune repris de justice lequel, pour assurer sa dose quotidienne de vin et de haschich, s'acharne sans relâche sur les locataires de Mohamed pour leur soutirer de l'argent. Il use de tous les moyens, ne reculant devant rien pour arriver à ses fins inavouables, menaces et intimidations comprises. Mohamed a beau le mettre en garde contre ses agissements, craignant la vacuité de son domicile des habitants qui l'occupaient. Mais l'autre persiste et signe ses méfaits avec une arrogance sans égal. Lundi dernier, le sang a véritablement chauffé dans les veines de Mohamed lorsqu'il avait surpris celui à qui il a affaire, en train de menacer ses locataires au sein de son domicile, pour qu'ils lui filent du fric sans aucune forme de résistance. En essayant de le dissuader pour une dernière fois, il n'est parvenu pourtant qu'à le faire monter sur ses grands chevaux. Muni d'un couteau de cuisine, il le somme de quitter son logis quand son adversaire se jette sur lui pour le dessaisir de son arme. Dans ce corps à corps, le coup est parti en transperçant le violeur de domicile qui trébucha par terre en état d'agonie. Après son trépas, les agents de la P.J sont venus arrêter le protagoniste revendiquant la légitime défense. Hier, il a été présenté devant le parquet général pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.