Les Etats-Unis ont-ils fait volte-face par rapport au dossier du Sahara ? Le projet de résolution entérinant la deuxième mouture du plan Baker déposé vendredi dernier devant le Conseil de sécurité par le représentant permanent de Washington auprès de l'ONU laisse penser que quelque chose a changé dans l'attitude américaine envers l'intégrité territoriale du Royaume. Les Etats-Unis ont-ils fait volte-face par rapport au dossier du Sahara ? Le projet de résolution entérinant la deuxième mouture du plan Baker déposé vendredi dernier devant le Conseil de sécurité par le représentant permanent de Washington auprès de l'ONU laisse penser que quelque chose a changé dans l'attitude américaine envers l'intégrité territoriale du Royaume. Sinon comment expliquer le zèle déployé soudainement par Washington à vouloir faire adopter son projet de résolution? Selon Washington, le responsable américain a entrepris sa démarche au nom du “Groupe des amis du Sahara occidental“. Ce groupe est formé de cinq pays : Etats-Unis, France, Espagne, Grande-Bretagne et Russie. Soit quatre membres permanents sur cinq que compte le Conseil de sécurité. L'unanimité contre le Maroc. L'Espagne, qui assure par ailleurs la présidence du Conseil de sécurité, est, quant à elle, dans “le coup“ en sa qualité d'ex-colonisateur du Sahara. Vouloir imposer une résolution qui ressemble à une manœuvre anti-marocaine n'a rien d'amical pour la cause marocaine. Plus étonnant encore, Paris, que le Maroc compte parmi les pays amis et principaux soutiens dans ce dossier, semble avoir cautionné l'initiative américaine malgré la position mitigée du Quai d'Orsay selon laquelle la France est contre le fait d'imposer une solution aux protagonistes du conflit. . Il paraît que les responsables marocains à l'ONU n'étaient pas au courant à l'avance de la nouvelle mobilisation américaine dans le Palais de Verre de Manhattan. D'où le fait accompli devant lequel la diplomatie marocaine semblait être mise par le projet de la fameuse résolution. C'est pour cela que la réaction du Maroc est venue un peu en retard. Certains officiels ont tenté de dédramatiser la situation et de dépassionner le débat, arguant que le projet de résolution américaine était juste au stade de “consultations“ au niveau des experts et que le texte final n'est pas encore adopté. La position américaine à ce sujet s'appuie sur les prérogatives de l'ONU qui ne lui donnent nullement le droit de contraindre les parties en conflit à accepter telle ou telle solution. Autrement dit, le “Groupe des amis du Sahara occidental“ selon le règlement onusien n'est pas habilité à décider à la place des intéressés. Force est de constater que la partition du quintette onusien, menée par les Etats-Unis, est mal accordée. D'abord et surtout parce que la deuxième version du plan Baker, que le Maroc a rejetée à raison d'ailleurs, reprend l'option du référendum que l'ONU avait abandonnée en raison de son caractère impraticable sur le terrain. Cette situation est liée à la complexité de la définition et du recensement du corps électoral et de la mauvaise fois des chioukhs du Polisario qui se sont évertués à dresser des obstacles devant le processus d'identification. D'où la proposition de la solution politique représentée par l'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine. Une solution défendue jusqu'ici par le “Groupe des amis du Sahara occidental“, excepté l'Espagne dont la position à l'égard de l'intégrité territoriale a toujours manqué de clarté. Les observateurs et les experts émettent de fortes réserves sur un plan qu'ils jugent contre-productif en ce sens qu'il porte en son sein les germes de l'instabilité dans la région. Est-ce le souhait de l'ONU?