Avec ses nouveaux cadres et ses nouvelles méthodes, le ministère de l'Intérieur s'est vu désormais attribuer de nouvelles missions. Un seul mot d'ordre : être plus proche des citoyens. Depuis le départ de Driss Basri en novembre 1999, le ministère de l'Intérieur n'a cessé de muer. Sur le plan des ressources humaines d'abord puisque ce sont de nouveaux cadres qui ont été promus aux postes de responsabilité au sein de ce ministère sensible. Les nouveaux gouverneurs et walis, qui se trouvent à la tête des 17 wilayas et 71 provinces et préfectures que compte le pays, sont de purs technocrates, issus, pour la plupart d'entre eux, des grandes écoles d'ingénieurs et de gestion internationales. C'est ainsi que Chakib Benmoussa, ex-patron des Brasseries du Maroc, a été nommé au secrétariat général du ministère de l'Intérieur, pilotant une équipe composée, entre autres, de Mounir Chraïbi, ancien directeur de la Caisse nationale de la sécurité sociale, nommé le 22 juin 2005 wali de Marrakech, ou encore Hassan Aourid (ancien porte-parole du Palais royal), nommé le même jour wali de la région de Meknès-Tafilalet et Mohamed Hassad qui a quitté la ville ocre pour piloter la région de Tanger-Tétouan. Une telle équipe de choc n'a été mise en place que pour accompagner l'avènement du nouveau concept de l'autorité annoncé par SM le Roi Mohammed VI dans son premier discours du Trône, le 30 juillet 2000. Le ministère de l'Intérieur devrait désormais veiller « sur le service public, gérer les affaires locales, préserver la sécurité et la stabilité, protéger les libertés individuelles et collectives ». Il faudrait également que ses cadres soient ouverts sur les citoyens et en contact permanent avec eux pour traiter leurs problèmes sur le terrain en les y associant. Tous ces cadres ont une seule mission essentiellement: redynamiser économiquement des régions délaissées durant de longues décennies. Dans ce sens, et parmi les plus grands chantiers dans lesquels ce ministère est impliqué, se trouve l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Le département de l'Intérieur est concerné, non seulement par le financement des actions de développement humain, mais aussi par leur exécution, leur suivi et surtout leur contrôle. A cet effet, une équipe-projet a été constituée au niveau du ministère de Mostafa Sahel. Les mouvements des hauts cadres de l'Intérieur se sont ainsi succédé durant les cinq dernières années s'inscrivant dans le cadre du changement du personnel d'autorité qui a pour objectif essentiel la promotion des compétences nécessaires en vue de mettre l'Administration au service des citoyens. Outre ces missions, le département de l'intérieur semble aujourd'hui engagé dans une politique de communication pour expliquer et anticiper les événements.