Les Régionales de l'investissement de la Banque Centrale Populaire continuent de sillonner le Royaume. La dernière escale en date est celle tenue, ce mercredi à Oujda, livrant un panorama détaillé sur les opportunités d'investissements dans la région de l'Oriental. Cette étape comme ses précédentes a été marquée par la conclusion d'un partenariat visant à promouvoir le climat des affaires dans les différents territoires du Maroc. C'est dans cette optique que le Groupe Banque Centrale Populaire a signé une convention avec la CGEM Oriental. Ce rapprochement vise à accompagner les entreprises de la région dans le financement de leurs projets les aidant ainsi à investir dans la région. L'étape d'Oujda a également été marquée par la participation de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique qui est revenu sur les principales orientations de la banque de projets et son impact sur l'investissement régional. «La banque de projets est consacrée aux opérateurs marocains. Ces projets ne sont pas destinés à rester à Casablanca, Tanger ou Kénitra, mais à l'ensemble des régions marocaines», souligne le ministre qui n'a pas manqué de mettre en avant la volonté de son département de puiser dans la banque de projets pour substituer les 183 milliards DH d'importations par des produits «made in Morocco». Pour l'heure, 34 milliards DH de substitutions sont, comme il l'explicite, «réalisables au Maroc». Dans ce sens, il énumère des leviers de taille. Commande publique, BP et normalisation Comme premier levier, le ministre cite «l'orientation de la commande publique vers des entreprises marocaines ». A ce propos, il avance la proposition d'un accompagnement avec des subventions de l'Etat à fonds perdus (fonds définitivement acquis aux bénéficiaires). «Avec la Banque Populaire, nous voyons l'accompagnement qu'elle peut offrir», enchaîne le ministre qui met également l'accent sur «l'accompagnement des entreprises par la normalisation». Dans ce sens, il rappelle la disposition de l'Institut marocain de normalisation (Imanor) à cet effet. Et ce n'est pas tout ! «L'engouement pour la banque de projets est largement supérieur à nos attentes. Cela nous incite à faire profiter les opérateurs et les citoyens marocains des 183 milliards DH», ajoute-t-il. Cela étant, l'événement était l'occasion pour mettre en avant les opportunités ainsi que les problèmes de la région. Atouts et besoins de l'Oriental Les participants à cette escale, qui ne manquent pas de souligner les écueils, sont unanimes quant aux réalisations accomplies dans la région. «Il y a un changement de mentalité sur l'Oriental et d'infrastructures dans la région. Il y a des résultats», indique Mohamed Mrabet, vice-président de la région, qui ne manque pas de rappeler que le Souverain en est l'artisan. De son côté, Mohamed Sabri, DG du Centre régional de l'investissement, précise qu'il y a «un engouement en pleine crise pour la région». Entre 2019 et 2021, une soixantaine d'autorisations de construction d'usines ont, comme il le détaille, été accordées à Selouane. A son tour, la ville d'Oujda s'apprête à récupérer sa dynamique d'emploi. Pour sa part, Noureddine Bachiri, président de la CGEM à l'Oriental, avance : «On croit en cette région. C'est pourquoi on y investit». Cependant, il n'hésite pas à formuler des requêtes. «Nous demandons que les entreprises soient revalorisées. Aussi il y a un problème du transport», enchaîne-t-il en mettant l'accent sur le prix des vols. Quant à Ahmed Mahrouss, président du directoire de la BP à Oujda, il s'exprime sous un angle financier. Pour lui, Oujda bénéficie d'un positionnement commercial éminent. Comme il le précise, la ville «est le premier pourvoyeur de financement bancaire avec une part de marché de 54 %». «Nous comptons confirmer notre position de la même dynamique pour faire face à la crise», poursuit-il. A propos du programme Intilaka, c'est aussi la région qui affiche les «premières performances nationales». Aussi, il y a une relance chez les particuliers pour les crédits à la consommation et immobiliers. Cela étant, le débat a, entre autres, porté en termes d'écueils sur «le besoin d'un lobbying pour la région». «Pour que l'investisseur soit local, national ou international, il faut concentrer le régime incitatif qui doit s'adapter à la région», martèle M. Sabri qui indique que l'assiette foncière coûte beaucoup d'argent. M. Bachiri abonde dans ce sens tout en appelant également à «donner des terrains à fonds perdus». Le tourisme n'est pas en reste puisque M. Mrabet estime que «le vrai fonds touristique c'est Figuig».