Selon une étude de Policy Center Le Maroc a fait le choix de la décarbonation et du renforcement de sa transition énergétique. Parallèlement à sa vision axée sur les énergies renouvelables et le développement économique durable, le pays est doté d'infrastructures adaptées pour assurer cette transformation. Il bénéficie de nombreux atouts dont son positionnement stratégique et sa connectivité avec l'Europe qui lui permettraient d'augmenter son potentiel d'exportation dans ce domaine. D'ailleurs, les interconnexions électriques régionales entre le Maroc et l'Europe sont bien développées et de nouveaux projets avec le continent sont en cours. Dans ce sens, le Maroc et le Portugal envisagent de construire une nouvelle ligne de 220 km d'une capacité de 1.000 MW. Pour réussir la transformation énergétique, il est donc essentiel de développer une approche à long terme basée sur une analyse sectorielle approfondie. C'est l'exercice auquel s'est prêté Policy Center for the New South dans la première partie de sa récente étude baptisée «Morocco's Decarbonisation Pathway» réalisée en partenariat avec Enel Green Power Maroc, en étroite collaboration avec AFRY. Cette analyse repose sur des scénarios énergétiques jusqu'à 2050 et a été menée en collaboration avec les acteurs locaux, le gouvernement, les régulateurs, les entreprises et les sociétés concernées. Il en résulte trois parties, à savoir la modélisation des scénarios de décarbonation pour le Maroc pour identifier les éventuelles pistes de décarbonisation pour les horizons 2030 et 2050, l'analyse coûts-bénéfices des différentes voies de transition et les recommandations pour garantir l'efficacité des mesures politiques et avancer dans les objectifs climatiques. L'objectif étant d'identifier les politiques pour permettre d'assurer les différentes étapes de la décarbonation de l'économie marocaine et orienter les décideurs publics dans cette transformation. Pour y parvenir, la transition énergétique doit intégrer quatre composantes essentielles pour relever les défis de la décarbonation. Dans ce sens, les réalisateurs de cette étude préconisent la promotion de la conversion des chaînes de valeur existantes vers les technologies électriques, à travers le développement de clusters énergétiques nationaux sur les technologies d'électrification, l'adoption de programmes de financement innovants pour les technologies matures et la sensibilisation des communautés à ces sujets. La deuxième composante est axée sur la priorisation de l'atténuation des pertes d'emplois en accordant des mesures sociales aux travailleurs et ouvrir de nouvelles opportunités de recrutement. Il s'agit aussi de renforcer les compétences au sein des diverses communautés. Le troisième élément met l'accent sur la pauvreté énergétique. «Les citoyens doivent avoir accès à l'électricité à un prix équitable en fonction de leurs revenus», précise l'étude ajoutant que des tarifs sociaux et des subventions pourraient être accordés aux ménages à faible revenu. Quatrièmement, il est recommandé de prendre en compte la question de la redistribution équitable des coûts. Les coûts de la transition énergétique doivent être redistribués équitablement et les factures doivent être révisées en conséquence, en supprimant les taxes et prélèvements injustifiés, indiquent les experts. Cette étude a également braqué les projecteurs sur les infrastructures et les défis qui attendent le pays sur ce volet. L'infrastructure est l'épine dorsale de toute stratégie de transition énergétique. Pour soutenir un développement plus global et les objectifs économiques et climatiques, le système électrique doit d'abord être relativement bien développé, flexible, capable de répondre à la charge d'énergie supplémentaire et variable, et capable d'intégrer de nouveaux territoires.