Ce n'est pas la fin d'un processus. C'est le début d'un travail colossal. Le vrai. L'étude McKinsey, rebaptisée programme “Émergence“, sur le potentiel industriel du Maroc est fin prête. Les grandes lignes en sont connues. Ce n'est pas la fin d'un processus. C'est le début d'un travail colossal. Le vrai. Celui de mettre en musique les recommandations de ce diagnostic sans fard qui a révélé les points forts, les faiblesses et les insuffisances du tissu économique national ainsi que les secteurs et les créneaux où le pays a des avantages comparatifs. Un état des lieux pas très brillant qu'on soupçonnait déjà de manière intuitive et que les rédacteurs de cette étude ont décliné de façon on ne peut plus précise. Cela dit, le travail ne se fera pas tout seul. Il va falloir retrousser les manches pour aller chercher les opportunités offertes dans les niches jugées d'avenir pour l'économie marocaine : offshoring, industrie automobile, électronique, agroalimentaire et transformation des produits de la pêche. Non concerné par l'étude car disposant de sa propre vision, le tourisme représente sans conteste un secteur porteur à condition de faire un effort sérieux sur l'offre globale proposée de telle sorte de la distinguer de la concurrence. Pour les autres filières , il faut une autre stratégie adossée à des hommes d'affaires capables de démarcher là où existent les investisseurs-cible présents dans les zones mondiales indiquées que la concurrence veut, elle aussi, accrocher à tout prix. La bataille est d'autant plus rude dans un environnement mondialisé extrêmement dur que le Maroc a accusé beaucoup de retard en matière de positionnement à l'international. Si rien n'est fait, il est clair que le rapport McKinsey connaîtra le sort des études sectorielles déjà réalisées par le passé. Enterrement de première classe. Jusqu'ici pas suffisamment exploité, le principal atout du Royaume, on le sait, c'est sa proximité géographique avec l'Europe. Les handicaps, soulignés par l'enquête, ne sont pas minimes : poids important de l'informel, faible demande intérieure, procédures administratives complexes et fiscalité très lourde. D'autres freins sont liés au coût élevé de l'énergie, à la sous-capitalisation “chronique“ et l'absence de grands groupes structurant le tissu industriel. Au-delà de ces contraintes, le Maroc n'a d'alternative que de se positionner pour recueillir la part qui lui revient dans les flux d'investissements mondiaux. C'est le seul moyen de compenser le manque à gagner causé par le rouleau compresseur de la mondialisation en termes de pertes d'emplois et de recul du potentiel dans certains secteurs comme le textile ancienne génération où le pays est visiblement de moins en moins compétitif faute d'esprit d'anticipation et d'initiative. L'étude McKinsey a ceci d'utile qu'elle indique clairement les branches industrielles génératrices de croissance et pourvoyeuses de main-d'œuvre à même de faire du Maroc un véritable pôle émergent. Le pays n'a plus droit à l'erreur.