Restitution du rapport sur le nouveau modèle de développement Cinq paris sont à relever dans des domaines stratégiques, en l'occurrence recherche & innovation, le numérique, l'énergie, financement et valorisation des potentialités du Maroc. Des pôles qui, certes, sont économiques, mais à forte dimension sociale et sociétale. Chakib Benmoussa a été reçu ce jeudi par le patronat. A l'ordre du jour, la présentation des grandes lignes du rapport sur le nouveau modèle du développement (NMD) et des recommandations phares tirées dans ce sens. Accompagné de quelques membres de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), M. Benmoussa a dressé les principaux constats relevés dans le cadre de ce travail collaboratif engagé conformément aux Hautes orientations royales. Les perspectives étant de «libérer les énergies et restaurer la confiance pour accélérer le rythme du progrès et de la prospérité pour tous». C'est d'ailleurs le titre attribué à cette vision. Se référant au président de la CMSD, les projections faites s'articulent autour de grandes réalités, notamment les transformations profondes opérées sur le plan national ou encore l'émergence d'un nouveau monde. «Les projections partent d'un constat que nous avons vu et entendu sur le terrain. C'est que le Maroc dispose d'un réel potentiel dans plusieurs domaines. Ce potentiel autorise une ambition forte à l'horizon 2035 », souligne Chakib Benmoussa. Et d'ajouter: «Une ambition qui nous permet d'élargir le champ du possible, d'avoir un développement multidimensionnel et une vision ouverte sur l'international. Notre conviction est de s'insérer dans les chaînes de valeur mondiales tout en créant les conditions de valorisation de nos atouts. Chose qui signifie de la compétitivité». Un changement vers plus de liberté d'action et d'égalité des chances Le travail mené par la CMSD depuis sa création et les concertations faites, dans ce sens, avec les citoyens, les partis politiques, le monde professionnel, les partenaires sociaux et acteurs intentionnels ont mis en avant un désir de changement vers plus de liberté d'action, de participation et d'égalité des chances. «Notre analyse a mis l'accent sur des nœuds systémiques qui font qu'aujourd'hui malgré les actions qui sont faites nous sommes dans une situation de crise de confiance et de développement qui n'a pas atteint le rythme attendu », explique dans ce sens le président de la CMSD. Et d'énumérer : « Le manque de cohérence et de convergence des stratégies et des programmes, la lenteur de la transformation structurelle de l'économie, les capacités limitées du secteur public et le sentiment d'imprévisibilité qui limite les initiatives ». Le travail livré révèle, par ailleurs, 4 grandes ambitions à l'horizon 2035. L'engagement étant de faire du Maroc un pays de compétences, à la fois prospère, inclusif et durable. Cinq paris sont ainsi à relever dans des domaines stratégiques, en l'occurrence recherche & innovation, le numérique, l'énergie, financement et valorisation des potentialités du Maroc. Des pôles qui, certes, sont économiques, mais à forte dimension sociale et sociétale. Un comité interne au sein de la CGEM pour accélérer l'exécution du NMD Du côté du secteur privé, le patronat voit ses perspectives en phase avec cette vision du nouveau modèle de développement. «La CGEM partage l'ambition de voir notre pays dans le top 50 mondial en termes de création de richesse, de développement humain et d'équité sociale à horizon 2035, en mettant le citoyen au centre du dispositif», indique dans ce sens Chakib Alj, président de la CGEM. Et de poursuivre : «Nous retrouvons en effet beaucoup de nos propositions, y compris à court terme, pour un regain de confiance, comme le boost de l'image du Maroc, ou encore le grand programme d'élimination des autorisations administratives». Pleinement engagée à jouer son rôle, auprès du gouvernement, dans la mise en œuvre de ce nouveau modèle de développement, et à intervenir activement dans le cadre d'une gouvernance participative pour accélérer l'exécution, la CGEM procédera incessamment à la mise en place d'un comité interne dédié. « Ce modèle mixte de pilotage avec toutes les parties prenantes impliquées, est ce qui nous permettra d'unir toutes les énergies pour atteindre des objectifs économiques ambitieux et louables », fait-savoir M. Alj. Notons que la CGEM a préconisé un bon nombre de principes de rupture afin de placer l'entrepreneuriat comme moteur de ce nouveau modèle et de créer un choc de confiance sur le court terme. Chakib Alj a énuméré quelques aspects dont des choix sectoriels forts, la stimulation forte de l'entrepreneuriat avec notamment la lutte contre toute source d'arbitraire et l'intégration progressive de l'informel, la refonte du système de prévoyance sociale et une coexistence intelligente, le choc de civisme et de mentalités et l'évolution du rôle de l'Etat pour être davantage dans la régulation économique. Vers une économie créatrice d'opportunités Composante prépondérante du nouveau modèle de développement, l'économie marocaine se voit fixer des objectifs ambitieux à l'horizon 2035. Elle se doit être inclusive, créatrice d'opportunités et d'emplois de qualité, en prise avec la réalité des territoires. Ce sont là les grandes lignes des orientations économiques prises dans ce sens. En chiffres, le nouveau modèle de développement table sur un doublement du PIB national à travers une croissance annuelle moyenne de plus de 6% par an à l'horizon 2035. Le but étant de créer suffisamment d'emploi et de financer les grandes ambitions de la vision, notamment dans les secteurs sociaux. Autre recommandation formulée : passer de 6.000 à 12.000 entreprises exportatrices ainsi que tripler le nombre de jeunes entreprises à croissance rapide passant ainsi de 1.000 à 3.000 à termes. Il est également question de réduire 59% à 20% de la part de l'informel et de passer de 1 DH/kWh à 0,5 DH/kWh pour le coût de l'énergie pour les industries énergivores.