Le Premier ministre promet une réglementation pour le travail temporaire. C'était lors d'une réunion avec les entreprises opérant dans l'intermédiation. Pour ces dernières, un cadre juridique pourrait aider à résorber le chômage. Driss Jettou a présidé, mercredi dernier, une réunion dédiée à l'intermédiation dans l'emploi, un secteur qui arrive en force dans le paysage marocain et qui est susceptible, selon plusieurs intervenants, de donner un coup de pouce aux efforts de lutte contre le chômage. Cette réunion arrive donc à point nommé, puisque le Maroc s'apprête à tenir les Assises nationales de l'emploi avec un paquet d'initiatives de diverses partenaires dans un effort de réflexion commune. Lors de la réunion de mercredi, plusieurs sociétés intervenant dans le secteur ont été conviées et dont Manpower, la dynamique boîte dirigée par Jamal Belahrach, Adeco, Jamain Bacco en plus de l'ANAPEC appelée à jouer un rôle de partenaire de taille dans l'essor de ce secteur. Les entreprises en question, à en croire la MAP, étaient appelées à formuler des propositions et initiatives concrètes pour développer le secteur de l'intermédiation, de manière à ce que ces dernières puissent être discutées lors des prochaines Assises nationales de l'emploi et en sortir avec des démarches innovantes et capables d'aider à la résorption du chômage. Pour le gouvernement, le Premier ministre a affirmé que l'exécutif était prêt à étudier les propositions des entreprises opérant dans l'intermédiation dans l'emploi et en faire un partenaire dans le cadre d'une démarche concertée entre public et privé. Pour Jamal Belahrach, patron de Manpower et président de l'AETTO (Association des entreprises du travail temporaire, transparent et organisé), c'est toujours l'aspect législatif qui entrave l'essor de ce secteur qui avait déjà fait ses preuves un peu partout dans le monde. Parmi les idées majeures avancées par l'AETTO, figure notamment l'urgence de doter le secteur d'une législation adéquate et la nécessité de mieux encadrer la collaboration entre les entreprises de l'intermédiation dans l'emploi et l'ANAPEC. L'association, affirme son président, est d'ailleurs sur le point de transmettre au gouvernement ses propositions pour une meilleure efficacité du secteur. Il sera notamment question, à en croire M. Belahrach, de propositions relatives à la fiscalité des salaires des temporaires et la nécessité de trouver un terrain d'entente pour l'instauration d'un SMIG spécial qui ne léserait ni les temporaires, ni les autres intervenants. Selon le président d'AETTO, instaurer une visibilité et des lois pour ce secteur résoudrait les problèmes de dizaines de milliers de temporaires. En effet, selon les chiffres avancés par l'AETTO, seulement 25.000 temporaires travaillent actuellement dans un cadre structuré au moment où 150.000 autres se trouvent dans une situation marquée par l'absence de tout critère. Mais aussi de facteurs nécessaires pour une réelle professionnalisation. Présent à cette réunion, Rachid Talbi Alami, ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, a indiqué que des consultations seront tenues pour aboutir à une vision concertée au sujet d'un cadre réglementaire pour le secteur de l'intermédiation. Pour le ministre, le recours au public pour le placement des personnes au chômage aura au moins cette vertu de contribuer à arrêter, de manière plus fidèle, les indicateurs du chômage au Maroc.