Le programme de semis-direct fait partie des offres à forte valeur ajoutée lancées par OCP dans le cadre de son programme Al Moutmir. Initiée en partenariat avec l'Institut National de la recherche agronomique (Inra) et l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), cette initiative intervient dans le cadre des efforts déployés par OCP en vue de contribuer à la promotion de mesures d'adaptation de l'agriculture marocaine aux changements climatiques via un développement agricole résilient. «Pilier de l'agriculture de conservation, le semis direct consiste à utiliser des semoirs adaptés avec zéro labour, préservant ainsi les sols, les stocks d'eau et contribue au développement de la vie microbienne des sols», indique le Groupe. Et de rappeler que «cette technique a été introduite depuis plusieurs années par plusieurs institutions et partenaires nationaux : le ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, et des eaux et forêts, l'INRA». Cette initiative a pour objectif d'accélérer l'adoption du semis direct à l'échelle nationale en tant que levier clé du nouveau modèle de transition agro-écologique de l'agriculture dans notre pays. Ce programme connaît en effet un franc succès. Sa première phase a en effet concerné plus de 10.000 hectares avec 600 plates-formes de démonstration dédiées et 35 semoirs mis à la disposition des agriculteurs. Elle a bénéficié à plus de 2000 agriculteurs ainsi qu'à plus de 35 coopératives. «Durant la campagne 2019-2020, la comparaison des états végétatifs et des rendements obtenus au niveau des champs mitoyens a confirmé de manière claire le succès du système semis direct, et ce en dégageant des écarts positifs significatifs par rapport au système conventionnel», apprend-on d'OCP qui énumère l'amélioration nette du taux levée de 12% en moyenne à l'échelle des plates-formes nationales, la réduction des coûts du travail du sol de 900 à 1200 DH/ha, soit plus de 80% du coût global dédié au travaux de sol et de préparation de lit de semis. Parmi les retombées, on cite également l'amélioration en moyenne de 10% dans l'homogénéité du couvert végétal relevée, une grande tolérance au stress hydrique aux stades tallage et montaison avec précocité dans l'épiaison dans les zones bour défavorable et la limitation de la perte d'eau par évaporation et meilleure utilisation de la réserve en eau du sol. En capitalisant sur ces résultats encourageants, OCP a procédé au lancement en octobre 2020 de la deuxième phase de ce programme pour la campagne agricole 2020-2021. Les objectifs fixés portent sur l'installation du double de la superficie couverte l'année dernière passant ainsi de 10.000 hectares à plus 20.000 hectares au niveau de plus de 100 localités dans 23 provinces réparties sur différentes zones agro-climatiques. «Avec plus de 4000 agriculteurs bénéficiaires, la deuxième phase ciblera les céréales et légumineuses en premier lieu, mais aussi d'autres cultures à fort potentiel comme les oléagineuses», souligne OCP. Il est à noter que plus de 40 semoirs ont été mis à la disposition des organisations professionnelles porteuses dans différentes régions du Royaume. «Les petits agriculteurs accompagnés dans le cadre de l'initiative Al Moutmir vont bénéficier des semoirs mis à leur disposition pour effectuer l'opération de semis avec zéro labour», relève-t-on. De même, plus de 600 plates-formes de démonstration de semis direct seront installées et suivies suivant un itinéraire technique et un protocole scientifique permettant de transmettre aux agriculteurs les bonnes pratiques agricoles (notamment de fertilisation raisonnée et de lutte intégrée) et comparer les résultats obtenus par rapport à un témoin conduit par l'agriculteur en mode conventionnel. Une démarche qui tend à encourager la pratique d'une agriculture basée sur des fondements scientifiques, une agriculture plus résiliente et durable permettant de faire face aux aléas du climat tout en préservant les ressources et améliorant la structure et la fertilité des sols.