Lors de la clôture du sommet de l'Union africaine, les dirigeants africains ont réclamé l'attribution de deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils ont aussi appelé le G8 à respecter ses promesses dans la lutte contre la pauvreté. Le cinquième sommet de l'Union africaine s'est clôturé mardi en fin d'après-midi à Syrte, en Libye. Durant cette session ordinaire, ayant duré deux jours, les dirigeants africains ont été unanimes à réclamer du G8 l'annulation totale de la dette africaine. Hormis l'annulation totale de la dette africaine, la position commune au Sommet du G8 demande également la suppression des subventions agricoles qui handicapent des secteurs entiers de l'économie africaine, notamment le coton. Ils aussi ont réclamé l'attribution de deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies. L'Afrique dispose actuellement de trois sièges non-permanents tournants, sur un Conseil de 15 membres. «Les dirigeants estiment que pour mener les réformes (aux Nations Unies), deux sièges permanents au Conseil de sécurité, avec tous les privilèges associés dont le droit de veto, doivent être attribués à l'Afrique, ainsi que cinq sièges non-permanents», a précisé le projet de déclaration. Cependant, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine ne se sont pas mis d'accord sur les deux pays qui pourraient représenter l'Afrique de manière permanente au Conseil de sécurité des Nations Unies. Selon un nombre de diplomates participant au sommet, les dirigeants africains ont approuvé lundi soir un plan qui vise à demander pour l'Afrique deux sièges de membres permanents au Conseil. Ils sont également parvenus à une position commune pour demander que l'Afrique bénéficie, en outre, de cinq membres non-permanents. Le mode de sélection des deux Etats qui devront briguer la candidature pour les deux sièges permanent n'a pas été précisé. «Nous nous sommes mis d'accord sur le principe, mais n'avons pas abordé le processus de sélection, cela sera soumis à une négociation», a déclaré à la presse le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Nkosazana Dlamini-Zuma. Si l'on croit certains participants, cinq pays seraient en concurrence pour ces deux sièges permanents. Il s'agirait de l'Egypte, le Sénégal, l'Angola et le Nigeria. Cependant, le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a affirmé qu'il est prématuré pour le sommet de désigner les bénéficiaires des sièges au Conseil de sécurité. En effet, il faut ajouter que la Libye, le Kenya, le Sénégal et le Ghana sont également pressentis comme possibles candidats. D'autre pays en l'occurrence, l'Allemagne, le Japon, l'Inde et le Brésil aspirent également à un statut de membre permanent. Ces pays ont exposé une proposition de résolution qui porterait le Conseil de sécurité de quinze à vingt-quatre membres. Ce projet prévoit que l'exercice du droit de veto ne soit applicable aux nouveaux membres permanents qu'après un délai de quinze ans. «La question principale, c'est que les chefs d'Etat et de gouvernement africains participant au sommet sont réticents, voire pas encore prêts, à débattre des critères (de sélection parmi les candidatures africaines)», a affirmé un diplomate tanzanien. Ils veulent, ajoute-t-il, «préserver un front uni». Aussi la solution ne devrait-elle pas être arrêtée à Syrte, mais renvoyée à plus tard. Selon un diplomate zambien, «personne ne veut susciter d'acrimonie parmi les candidats qui sont les grandes puissances traditionnelles de l'Afrique». Ainsi, le sujet pourrait être tranché en dehors des instances de l'Union africaine. Chaque pays candidat devra s'engager dans une campagne diplomatique auprès de ses pairs pour rallier le plus grand nombre de soutiens. Pour le président en exercice de l'UA, le président nigérian Obassanjo, le sommet de Syrte a obtenu de pleins succès grâce aux efforts du colonel Kadhafi et à ceux des participants des 53 pays membres de l'Union, dont une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement.