Des cinq villes candidates à l'organisation des Jeux Olympiques de 2012, Paris et Londres partent favorites. Seule Madrid se comportait encore en challengeur. Histoire d'une course trop compliquée. Le nom de la ville qui aura le privilège d'accueillir les Jeux olympiques de 2012 devra être annoncé ce mercredi à 11h40 GMT par le président du CIO, Jacques Rogge. En attendant, le ballet n'a pas cessé de tourner ces derniers jours chez les responsables des dossiers respectifs aux 5 villes candidates. Chacun y allait de ses arguments et de sa conviction que sa ville allait l'emporter. Les cinq villes candidates (Paris, Madrid, Londres, New York et Moscou) devaient passer mercredi à partir de 01h00 GMT du matin un dernier grand oral devant les membres du CIO, avant le vote. Paris et Londres disposent des meilleures chances. Les derniers moments de la campagne des deux capitales ont été éprouvants et auront à plus d'un titre des traces. Même si aussi bien le président Jacques Chirac que le Premier ministre britannique, Tony Blair, ont tenu à replacer l'enjeu à sa place, celle d'une compétition sportive. Selon les règles édictées par la commission d'éthique du CIO, les cinq villes candidates pour les JO-2012 devaient s'abstenir de critiquer leurs rivales. Côté français, le président Jacques Chirac, arrivé mardi après-midi à Singapour pour défendre devant le CIO la candidature de Paris à l'organisation de jeux olympiques de 2012, a tenu une séance de travail avec les acteurs français du grand oral. Les représentants de Paris, le président Jacques Chirac en tête, ont été les premiers à plancher. Ils devaient présenter, une dernière fois, un projet compact (75% des épreuves se dérouleront dans un rayon de 12 km autour du Village olympique), économiquement maîtrisé (6,75 milliards d'euros d'investissements prévus), écologique et soutenu par 9 Français sur 10. Un film d'une trentaine de minutes, réalisé par Luc Besson et sur lequel le secret a été bien gardé, était censé servir d'électrochoc positif pour les membres de l'assemblée qui doutaient encore de leur choix. A Singapour, Jacques Chirac a croisé Tony Blair qui, présent depuis dimanche pour appuyer la candidature de Londres, avant de quitter la ville-Etat mardi après avoir engagé une intense activité de lobbying. Londres a bénéficié d'un forcing du Premier ministre et du soutien de la reine Elizabeth II transmis dans un message de Buckingham Palace. « Ce qui nous différencie des autres candidates, c'est la force de notre héritage », a souligné Blair, qui donnait sa dernière conférence de presse mardi, en présence de l'athlète australienne Kathy Freeman, médaillée des Jeux de Sydney qui soutenait la candidature de Londres. Insistant sur la diversité raciale et culturelle de Londres, il a rappelé l'importance des investissements prévus qui serviront à développer toute une partie de la capitale britannique. Les Britanniques étaient emmenés par Sebastian Coe, le double champion olympique du 1500 m, qui possède de solides relais au sein du CIO. Des trois autres villes candidates, seule Madrid se comportait mardi encore en challengeur. New York et Moscou semblaient résignées. Madrid sera défendue par le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero et la reine Sofia, présents à Singapour. Les Espagnols avaient, quant à eux, le soutien actif de Juan Antonio Samaranch, l'ancien président du CIO, dont l'influence demeure importante. Jacques Rogge prévoit une finale très serrée, avec un écart d'une demi-douzaine de voix entre l'heureux élu et son ultime rival. «Chaque ville a une très bonne chance de l'emporter et je pense que la différence entre la première et la deuxième sera très faible», a-t-il déclaré. Jacques Rogge, qui ne prend pas part au vote, exclut ainsi un scénario identique à celui vécu à Moscou, en 2001, lors de la désignation de Pékin pour les JO-2008, avec un score de 56 voix pour la capitale chinoise dès le deuxième tour face à Toronto (22). A rappeler que le CIO compte 116 membres originaires de 78 pays, dont seulement neuf femmes. Parmi elles, figure la Marocaine Nawal El Moutawakkil. Plus de vingt d'entre ces membres sont d'anciens médaillés olympiques.