Ayant réussi avec brio à monter les échelons de la Coupe du Monde Junior, qui se déroule aux Pays-bas, les Lionceaux de l'Atlas ont trébuché devant les Aiglons verts du Nigeria lors de la demi-finale qui a opposé les deux équipes mardi. Le stade des demi-finales aura été celui de la fin du brillant parcours de l'équipe nationale junior au Mondial des Pays-bas. La rencontre, disputée mardi 28 juin, au Parkstad Limburg de Kerkrade, entre les Lionceaux de l'Atlas et les Flying Eagles du Nigeria a tourné en faveur de ces derniers, nettement plus dominants. C'est à une équipe quelque peu méconnaissable, fatigue oblige, cumulant les erreurs, que le large public marocain, aussi bien sur les gradins -17.000 supporteurs marocains - que devant les écrans de télévision, notamment celle de la TVM, a eu affaire. Le rêve, caressé par les lionceaux au fur et à mesure qu'ils gravitaient les étapes, se brise. D'une bien piètre manière et sur un résultat qui ne laisse la place à aucun doute, trois buts à zéro. Dotés d'un physique à toute épreuve, d'une ferme détermination de l'emporter et armés d'une tactique qui n'a laissé aucun autre choix aux Marocains que de subir, les Nigérians ont imposé leur rythme depuis le début de la rencontre. Une rencontre dont la lenteur initiale n'a pas tardé, et sur un mauvais emplacement, à être cassée par le Marseillais des Flying Eagles, Taye Taiwo, qui a battu Bourkadi, sollicité par deux fois auparavant et qui avait réussi deux belles parades. Au choc ressenti suite à ce premier but est venu s'ajouter l'isolement dans lequel chaque ligne marocaine, notamment celle de l'attaque, s'est retrouvée. Courant derrière l'égalisation, les protégés de Fathi Jamal ont perdu, au passage, le fil du match, laissant libre cours aux Aiglons qui, n'était-ce la barre transversale, auraient pu creuser l'écart dès l'entame de la deuxième mi-temps. Un écart qui n'a pas attendu longtemps, de l'autre côté de la cage bien gardée par Vanzekin Ambruse. Comme oublié par la défense marocaine, Adefemi Olubayo signe de la tête un deuxième but. Quelques minutes plus tard, Ogbuke Chinedu donne le coup de grâce. Fathi Jamal semble avoir du mal à s'en remettre : «C'est une grande déception de perdre si près de la finale et avec un tel score alors que les joueurs ont réalisé un excellent parcours et plus qu'un exploit», a déclaré à la MAP celui dont le travail a permis de mettre la sélection sur de bons rails. Une déception qui s'est suivie d'une autre, celle des gestes peu matures de certains joueurs, comme Iajour et Doulyazal, qui ont vu rouge plutôt deux fois qu'une à la fin de la rencontre. De cette compétition, restera l'amertume de ne pas avoir su se frayer un chemin pour la finale, mais aussi la joie d'avoir retrouvé une équipe nationale Juniors qui a su faire honneur à son public. Restera également le souvenir de ces beaux spectacles orchestrés par le onze national tout au long de ce mondial et ces éléments, comme le croustillant Bourkadi, le portier de l'équipe. Faisant preuve d'une grande sagesse, il a déclaré que la défaite fait partie du jeu, « mais l'on ne s'attendait pas à un tel score ». Pour lui, le tournoi n'est pas pour autant terminé pour le groupe qui va préparer la finale de consolation et tenter de monter sur le podium face aux Brésiliens, les tenants du titre. Les vainqueurs eux, devront affronter en match final l'équipe Juniors de l'Argentine. Plus que deux équipes, ce sont deux continents, l'Afrique et l'Amérique latine – l'Europe s'étant arrêtée dès les quarts de finale- qui auront à prouver tout le niveau qu'ils ont atteint sur le plan footballistique. Du bon spectacle assuré.