Grâce aux perspectives d'une bonne année agricole et une faible pression de la demande L'inflation devrait continuer d'évoluer à des niveaux relativement contenus au cours de l'année 2021. Une anticipation faite par le Haut-Commissariat au Plan qui livre dans sa dernière note relative au prix à la consommation les perspectives du premier semestre de l'année. Les projections faites sont animées par une perspective d'une bonne année agricole et de la faible pression émanant de la demande. Autant de facteurs qui contribueraient à maintenir le taux d'inflation au cours de cette année à des niveaux toujours modérés. Deux temps marqueront l'élan de l'inflation au titre des six premiers mois de l'année. Une accélération de sa croissance est attendue sur la période allant de mars à juin, soit au deuxième trimestre de l'année. Selon les prévisions établies par le HCP, le taux d'inflation devrait se situer autour de 1,2% contre 0,1% au premier trimestre. Cette accélération est tirée par le rebond de 2% des prix à la consommation des produits non-alimentaires contre 0,9% un trimestre auparavant. «Cette évolution serait attribuable, particulièrement, à un retournement à la hausse des prix des carburants et des lubrifiants dont la contribution atteindrait près de 0,8 point à l'évolution globale des prix, contre -0,7 point la même période de 2020, compte tenu d'un cours du Brent prévu à 70$/baril, au lieu de 31,47$/baril, une année auparavant», peut-on lire de la note du HCP. Pour ce qui est des risques inflationnistes, le HCP estime qu'ils resteraient limités à court terme. «La hausse des cours des matières premières importées serait, quelque peu, atténuée par l'appréciation du dirham par rapport au dollar (-6,3% en janvier 2021, au lieu de-1,3% en 2020)», souligne-t-il. Il est à rappeler que l'inflation au Maroc est entrée dans un cycle de croissance modérée depuis 2009. Elle se situe depuis cette date en dessous de 2%, soit 1,1% en moyenne annuelle au cours des douze dernières années. «Depuis l'année 2006, les plus fortes hausses, moyennes annuelles, ont été enregistrées au niveau des «boissons alcoolisées et tabac» et de l'«enseignement» avec 3,4%, des «restaurants et hôtels» avec 2,2%, des «articles habillements et chaussures» et du «logement, eau et électricité» avec 1,2%», apprend-on du Haut-Commissariat au Plan. En 2020, l'inflation a légèrement accéléré se situant autour de 0,7% contre 0,2% enregistré en 2019. Cette ventilation résulte de la hausse de 0,9% de l'indice des prix à la consommation des produits alimentaires et d'un accroissement de 0,5% de celui des produits non-alimentaires. A ce niveau, on relève une contribution de 0,15 point du prix de la consommation contre 0,2 point un an plus tôt. Pour leur part, les prix des carburants et lubrifiants ont contribué pour -0,35 point, au lieu de -0,07 l'année passée. Indice des prix à la consommation : Quelle évolution? S'agissant de l'évolution de l'indice des prix à la consommation au cours du premier semestre 2021, le HCP indique qu'il serait impacté par celle des cours des matières premières importées notamment celles agricoles et énergétiques. «Les dépenses de consommation en produits alimentaires représentent 39,0% du panier de l'IPC, tandis que celles en carburants et lubrifiants ne contribuent que pour 2,79%. Les prix à la consommation du gasoil, élaborés par le HCP, sont corrélés à 93% aux cours mondiaux du Brent», lit-on dans ce sens. Et de poursuivre que «les prix du raffiné sont déterminés sur les marchés internationaux et les prix à la pompe dépendent du taux de change du dollar et des coûts de revient des importateurs, des distributeurs, du stockage et des marges commerciales. Globalement, les fluctuations des prix du gasoil sont pratiquement moins importantes que celles du Brent». Pour le premier semestre de l'année, le HCP anticipe par ailleurs un redressement des prix à la consommation des produits alimentaires. Ils devraient ainsi se hisser à 0,1% d'ici juin contre une contraction de 1,2% au premier trimestre. En parallèle, les prix des autres produits alimentaires poursuivraient leur tendance modérée.