Les prix à la consommation continuent de subir les effets de la hausse des tarifs des carburants. Les détails. «Tout en restant à un niveau modéré, l'inflation mesurée par la variation de l'indice des prix à la consommation a marqué en 2018 une hausse notable», observe Bank Al-Maghrib (BAM) dans un nouveau rapport. Elle s'est en effet accélérée à 1,9% après 0,7% en 2017 et une moyenne de 1,5% entre 2008 et 2016. «Cette évolution résulte principalement de l'accroissement des prix des produits alimentaires à prix volatils de 2,6% au lieu d'un repli de 3,1% un an auparavant», explique la Banque centrale. Les tarifs réglementés se sont inscrits à la hausse de 2,8% contre 0,8% suite aux relèvements de la TIC sur les tabacs bruns et des droits de timbre. «Quant aux services médicaux, bien qu'ils n'aient fait l'objet d'aucune décision réglementaire au cours de l'année, une augmentation de 2,2% de leurs tarifs a été constatée en 2018», alerte BAM. Pour leur part, les prix des carburants et lubrifiants ont connu une progression de 5,2% après 8,8%, «reflétant essentiellement la poursuite de la tendance haussière des cours internationaux entamée au début de 2016», analyse BAM. Les prix des carburants et lubrifiants ont contribué à hauteur de 0,1 point de pourcentage à l'inflation au lieu de 0,2 point. Cette augmentation s'explique en partie par celle des cours mondiaux des produits pétroliers, elle-même liée à l'accentuation des tensions géopolitiques et à l'accord sur la réduction de la production des pays de l'OPEP et de certains pays non membres. Le cours du Brent est ainsi passé de 54,4 USD/bl en moyenne en 2017 à 71,1 USD/bl en 2018, soit un accroissement de 30,7%. L'impact de cette hausse a été atténué par l'appréciation, en moyenne annuelle, de 3,3% de la monnaie nationale par rapport au dollar américain. Concernant l'inflation sous-jacente en 2018, elle a été orientée essentiellement par celle des prix de sa composante alimentaire. Ces derniers ont connu une hausse de 0,8% après 1,6% un an auparavant, résultat principalement d'une forte décélération des prix des huiles de 8,5% à 0,4% et d'un recul des prix des légumineuses sèches de 1,9% au lieu d'une augmentation de 5,1%.