Les précipitations pluviales des 3 derniers mois ont été bénéfiques pour la campagne agricole. En effet, le cumul pluviométrique moyen national au 25 mars 2021 a atteint 271,9 mm avec «une bonne répartition temporelle et spatiale contre 286,9 mm pour la moyenne des 30 dernières années, soit une légère baisse de 5%. Quant à la réserve des barrages à usage agricole, elle s'élève à 6,74 Milliards m3 contre 5,85 Milliards m3 la campagne précédente à la même date, soit un taux de 49% contre 43% la campagne précédente à la même date », relève le ministère de l'Agriculture de la Pêche Maritime de Développement Rural et des Eaux et Forêts dans un communiqué suite à une réunion de suivi avec les hauts responsables centraux et régionaux sur l'état d'avancement de la campagne agricole actuelle. Dans son communiqué, le ministère revient sur le démarrage de la campagne agricole 2020/2021 qui a été marquée par des conditions climatiques défavorables avec un déficit hydrique notable et une répartition spatiotemporelle inadéquate, ce qui a retardé l'installation des cultures d'automne et impacté négativement l'état des parcours. «Ce déficit pluviométrique a été résorbé progressivement, à partir de la 3ème décade du mois de novembre 2020, avec un retour de pluies importantes, qui ont touché la majeure partie du territoire national et ont contribué à l'accélération du rythme des travaux du sol, des emblavements et les ventes des intrants agricoles, notamment les semences et les engrais de fonds », indique la même source ajoutant que les pluies importantes et généralisées enregistrées les mois de janvier, février et mars ont par ailleurs eu «un impact très positif sur l'évolution de la campagne agricole». Cette évolution s'est traduite par l'amélioration du couvert végétal en général et des parcours en particulier, la dynamisation des travaux d'entretien (désherbage chimique et apport d'engrais azotés), l'amélioration des retenues des barrages à usage agricole et des niveaux des nappes phréatiques et l'amélioration de la situation de l'arboriculture fruitière, notamment le bon démarrage végétatif, l'amélioration du calibre et la maturation des variétés tardives d'agrumes ainsi que la bonne tenue des nouvelles plantations arboricoles. Bonne dynamique pour les cultures d'automne Depuis la 3ème décade du mois de novembre 2020, les cultures d'automnes sont sur de bonnes perspectives marquées par une prédominance du travail mécanique des sols qui a concerné près de 94% de la superficie travaillée. Ainsi, la superficie totale emblavée à date, toutes cultures annuelles d'automne confondues, cumule 4,9 millions Ha dont 9% en irrigué, dominées par les céréales (86%), les fourrages (10%) et les légumineuses (4%). «La superficie semée en céréales d'automne s'élève à 4,20 millions Ha avec 44% de blé tendre, 34% d'orge et 22% de blé dur. L'état végétatif des cultures céréalières est globalement satisfaisant », souligne la même source expliquant que l'évolution de l'état des céréales d'automne dépendra des conditions climatiques (précipitations et températures) du mois d'avril et des travaux d'entretien qui seront apportés par les agriculteurs. Pour ce qui est des cultures fourragères, elles s'étalent sur une superficie de 513.000 Ha, dont 34% en irrigué. Selon les chiffres du département de l'agriculture, les principales espèces fourragères cultivées sont l'orge fourragère (26%), la luzerne (21%), l'avoine (18%), le bersim (12%), la féverole (9%), les mélanges fourragers (4%) et autres (10%). S'agissant des légumineuses alimentaires d'automne, elles occupent environ 168.000 Ha, dont 6% en irrigué avec les fèves (56%), les Petits pois (20%), Lentilles (21%) et autres (3%). Quant aux cultures sucrières, la superficie semée en betterave à sucre atteint 46.150 Ha et la superficie mise en place pour la canne à sucre se chiffre à près de 12.423 Ha. Dans le même sens, la superficie récoltable de la canne à sucre s'élève à 10.260 Ha avec une production prévisionnelle de 680.000 T. Du côté des cultures maraîchères d'automne, la superficie réalisée au 31 décembre 2020 est de 100.900 Ha. « Les réalisations par espèce, la pomme de terre avec près de 21.000 Ha, l'oignon 11.000 Ha, la tomate 9.235 Ha, le haricot vert 4.900 Ha, les courges et courgettes 4.100 Ha, les carottes et navet 15.800 Ha », précise la même source. Concernant les cultures maraîchères d'hiver, on notera que les réalisations des principales espèces s'élèvent à 61.470 Ha. « La production attendue devra couvrir les besoins de consommation et d'exportation pour la période avril-juin », relève le ministère qui précise aussi que le programme des cultures maraîchères de printemps arrêté à 89.700 Ha a débuté le 13 mars 2021. Dans la même lignée, les réalisations à date ont atteint 13% du programme et la production attendue devra couvrir les besoins de consommation de la saison estivale, tient à préciser la même source. Pour sa part, le programme de multiplication des semences des céréales a été renforcé particulièrement en blé dur et orge. Il a été réalisé en totalité avec une superficie 51.000 ha pour « répondre à la demande de la saison prochaine et assurer la reconstitution du stock semencier », selon le département de l'agriculture. Une progression remarquée à l'export Pour ce qui est des exportations durant la campagne actuelle, les fruits et légumes frais enregistre de bonnes performances. Ainsi, le volume des exportations des agrumes durant la campagne 2020-2021 (du 1er septembre 2020 au 21 mars 2021) est en hausse de 9% par rapport à la même période de la saison 2019-2020. « Si on ne prend pas en compte le volume de la Maroc Late, exporté en hors saison durant la campagne 2019-2020, le taux de croissance des exportations des agrumes durant cette campagne sera de l'ordre de 16% (données arrêtées au 21 mars pour les deux campagnes)», souligne le Ministère, indiquant par ailleurs, que les exportations des produits maraîchers ont enregistré au 21 mars 2021, une progression en volume de l'ordre de 3% en comparaison avec la campagne précédente à la même période. Suivi sanitaire continu du cheptel national Au total, le cheptel national compte près de 21.6 millions d'ovins, 6 millions de caprins, 3.3 millions de bovins et 192.000 camelins. On notera que les effectifs ont été maintenus malgré la succession de deux campagnes agricoles «marquées par un déficit pluviométrique ayant impacté les disponibilités fourragères dans les parcours, et ce grâce à l'appui dont a bénéficié le secteur de l'élevage dans le cadre des programmes de sauvegarde du cheptel lancés par le MAPMDREF», indique la même source soulignant qu'en matière de santé du cheptel national, la situation sanitaire «est satisfaisante dans l'ensemble des régions du pays », et ce en raison du suivi sanitaire continu de l'état du cheptel et aux différentes campagnes de vaccination menées contre les maladies animales contagieuses et celles à incidence économique par les services vétérinaires relevant de l'ONSSA et les vétérinaires sanitaires mandatés, ainsi qu'aux efforts déployés par les professionnels du secteur de l'élevage, relève-t-on.