Après plusieurs mois d'attente, la création d'un nouveau parti islamiste, Al Badil Al Hadari, a été autorisée par les autorités marocaines. Mostafa Lmouatassime en est le secrétaire général. Finalement, Al Badil Al Hadari (Alternative Civilisationnelle) a obtenu, mardi soir, le récépissé de dépôt de dossier pour la constitution d'un nouveau parti islamiste. Mostafa Lmouatassime, le secrétaire général du parti, ne cache pas sa satisfaction quant à l'obtention de ce récépissé qui signifie que les autorités marocaines non seulement reconnaissent officiellement la création du parti, mais l'autorise à agir en toute légalité. Al Badil Al Hadari est ainsi le premier parti politique islamiste créé au Maroc, car le PJD n'est en fait le fruit que d'une fusion-absorption. Dans un entretien accordé à ALM, Mostafa Lmouatassime affirme que "maintenant les militants du parti commenceront le travail de terrain qui consistera essentiellement à ouvrir des sections locales du parti à travers l'ensemble des régions du Maroc et préparer ainsi la prochaine rentrée politique". En termes clairs, il s'agira désormais pour Al Badil Al Hadari de se préparer aux échéances électorales de 2007 grâce à une mobilisation de grande envergure. Par ailleurs, le secrétaire général de cette nouvelle formation islamiste a soulevé les raisons du blocage qui s'est opéré depuis l'annonce de la création du parti, il y a deux ans environ. "Sincèrement, il s'est avéré que ce blocage était dû à de fausses informations distillées aux autorités marocaines. Certains délateurs ont laissé croire que notre parti avait des tendances chiites, ce qui est absolument faux". Et Mostafa Lmouatassime d'ajouter : "Certes, je me suis rendu en Iran, mais j'ai également été au Liban, en Syrie, à Qatar, au Yémen et dans une multitude d'autres pays arabes et européens". Ces déplacements ont eu lieu dans le cadre d'activités politiques et culturelles internationales. Mostafa Lmouatassime rappelle ainsi qu'il est membre, entre autres, du conseil international de soutien à l'Intifada et de plusieurs autres organisations arabes et islamiques. Rien de bien étrange donc s'il effectue des déplacements en Iran ou ailleurs. En tout cas, il a fallu des rencontres directes entre les responsables d'Al Badil Al Hadari et de hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur pour que les malentendus se dissipent. Un compromis a été trouvé entre les deux parties. Al Badil Al Hadari devait déposer un nouveau dossier de création d'un parti politique. Le nouveau dossier d'Al Badil Al Hadari a été déposé mardi dernier et le soir-même le récépissé a été livré à ses fondateurs. Une rapidité déconcertante. Juste avant, dimanche dernier, l'assemblée constitutive a tenu une réunion à Rabat. A cette occasion, le siège du parti a été transféré de Casablanca vers Rabat. Et un nouveau programme politique a été adopté. Il s'agit d'un document d'une vingtaine de points environ qui rappellent les positions du parti. Cela va de l'intégrité territoriale, comme principe sacro-saint d'Al Badil, jusqu'à la sauvegarde de l'environnement, en passant par les réformes à entreprendre dans les domaines politique, économique et judiciaire, l'éducation et le statut de la femme. Sans oublier le renouveau du champ religieux. Concernant les futures alliances qu'Al Badil Al Hadari compte nouer, Mostafa Lmouatassime est on ne peut plus clair :"Il suffit qu'un parti soit démocratique et que son programme politique et son projet de société soient proches des nôtres pour que nous décidions de nouer une alliance avec lui". Et de préciser : "Peu importe si ce parti est laïc, de gauche, de droite ou islamiste. L'essentiel c'est que la démocratie triomphe au Maroc".