Qu'est-ce qui sortira des travaux du sommet “Dialogue 5+5“ qui réunit les 5 et 6 décembre à Tunis les pays du Maghreb ( Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie) et leurs homologue d'Europe du Sud ( France, Italie, Espagne, Portugal et Malte) ? Les discussions des dirigeants des États concernés vont tourner autour de questions de l'heure. Qu'est-ce qui sortira des travaux du sommet “Dialogue 5+5“ qui réunit les 5 et 6 décembre à Tunis les pays du Maghreb ( Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie) et leurs homologue d'Europe du Sud ( France, Italie, Espagne, Portugal et Malte) ? Les discussions des dirigeants des États concernés vont tourner autour de questions de l'heure. Outre la coopération économique et le dialogue des cultures, le sujet le plus crucial reste la sécurité en Méditerranée dans son volet se rapportant à la lutte antiterroriste au combat de l'émigration clandestine. Vastes et complexes chantiers qui nécessitent, au-delà de la répression, des réponses spécifiques et adaptées conjuguées à une mobilisation de tous les instants. À Tunis, c'est une Europe unie qui se réunit un Maghreb divisé avec. Deux entités qui offrent chacune un visage différent. L'une a réalisé son intégration économique et monétaire pour ne former qu'un grand ensemble homogène et cohérent alors que l'autre en est encore à se débattre dans ses contradictions, incapable de réaliser l'Union du Maghreb Arabe (UMA) figée depuis une décennie à l'état de projet mort-né. Première interrogation : Un groupe en rangs dispersés dont les membres sont à coups tirés a-t-il objectivement la capacité de faire valoir ses positions et de défendre au mieux ses intérêts devant un ensemble parlant d'une seule voix et animé des mêmes soucis et des mêmes desseins ? Forcément, la marge de négociation du premier s'en trouve amoindrie face au deuxième. Les dirigeants maghrébins ont tout loisir de mesurer l'ampleur de leurs handicaps dont ils sont les premiers responsables. Il ne tient qu'à eux d'initier sérieusement le processus d'union. Encore une fois, sera débattue notamment en marge des travaux du sommet Maghreb-Europe la question de la réactivation de l'UMA qui achoppe sur un seul et unique problème : l'affaire du Sahara. Un dossier qui empoisonne depuis plus d'un demi-siècle les relations entre le Maroc et l'Algérie et bloque justement toutes les velléités d'édification d'un Maghreb fort et uni. L'avènement de celui-ci passe inéluctablement par l'entente de ces deux poids lourds de la région. Encore une fois, des initiatives qui ont un air de déjà vu des médiations de pays amis seront au rendez-vous pour tenter de débloquer une situation qui ne fait plus rire personne. Jouant les Missi Dominici, Jacques Chirac en particulier interviendra de tout son poids dans l'espoir de faire entendre raison au président algérien Abdelaziz Bouteflika pour que soit dépassé le conflit factice du Sahara. Le Royaume depuis toujours ne demande que cela, sortir définitivement d'un différend avec l'esprit de “ni vainqueur, ni vaincu“. Déjà, une éventuelle rencontre au sommet entre S.M Mohammed VI et Abdelaziz Bouteflika, attendue par les observateurs des convulsions maghrébines, risque fort bien de reléguer au second plan la réunion de Tunis. Tant mieux si la rencontre entre les deux chefs d'État servira à tourner la page du ressentiment et de la division. Le sommet Maghreb-Europe de Tunis entrera alors dans l'Histoire. Sinon, encore une fois, le Maghreb aura passé à côté de son destin…