Le ministre de l'éducation nationale affirme que de nombreux systèmes internationaux les ont abandonnés Après l'annulation des examens à la dernière année du primaire et de la troisième année du système collégial, le tour de l'enseignement secondaire va probablement venir. Le système national d'évaluation scolaire remis à plat. Dans ce sens, la crise actuelle risque d'être un catalyseur de la métamorphose de l'école et son fonctionnement. Après l'annulation des examens à la dernière année du primaire et de la troisième année du système collégial, le tour de l'enseignement secondaire va probablement venir. Dans une vidéo partagée à grande échelle, le ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi, donne sa vision et ses réflexions concernant le système national d'évaluation dans les écoles basé sur à la fois le contrôle continu et les examens normalisés de fin d'année. «Existe-t-il un exemple à l'échelle internationale où les examens diplômants ont lieu chaque année ? La réponse est bien évidemment non alors que chez nous, il y a trois examens à la fin du cycle primaire, le brevet à la troisième année du collège et le baccalauréat. Au même moment, il faut se poser des questions sur le rôle du contrôle continu pour mieux encadrer», explique le responsable indiquant qu'il va falloir revoir le système de contrôle continu et sa fréquence notamment. «Certains pays ont même abandonné l'examen du baccalauréat. En Espagne notamment, les candidats sont évalués selon un système de contrôle continu avant de passer par la suite une selectividad qui leur permet d'intégrer les universités», a-t-il ajouté. Si aucune décision officielle n'est pour le moment prise, le Maroc va certainement revoir prochainement son système d'examen, la crise sanitaire accélérant les choses. Un système qui vise à rejoindre d'autres décisions qui concernent notamment la suppression des concours d'accès aux grandes écoles et institutions d'enseignement supérieur publiques. Sur ce plan également, la crise de la Covid-19 a été déterminante. Annoncée depuis plusieurs années, l'annulation des concours d'accès à certains écoles et établissements d'enseignement supérieur a été officiellement adoptée en 2020. Dans ce sens, les bacheliers voulant accéder à certaines grandes écoles d'enseignement supérieur comme l'ENSA, l'ENSAM, l'ENSAD et l'ENCG ne devraient plus passer par l'étape des fameux concours. La sélection se fera ainsi sur la base uniquement des notes obtenues par les bacheliers. Concrètement, la sélection se fera en ligne à travers la plateforme électronique «Tawjihi» pour la rentrée universitaire 2020-2021. Les responsables ont voulu ainsi adapter les modes de fonctionnement à la conjoncture marquée par la pandémie du coronavirus. Cela dit, les changement annoncés ou ceux projetés pourraient avoir d'autres explications, notamment d'ordre financier (voir encadré). Les examens et concours très coûteux Si les examens et concours sont déterminants dans le parcours d'un étudiant, leur organisation est également très coûteuse. Les budgets peuvent facilement atteindre des dizaines voire des centaines de millions de dirhams sur une année. Entre l'élaboration des examens, l'impression des copies, l'organisation et la logistique sans oublier la mobilisation des ressources humaines et les indemnités de garde et de correction, les compteurs peuvent facilement s'affoler. C'est pour cette raison que dès 2015, les responsables avaient annoncé leur volonté de procéder à la suppression de tous les concours d'accès aux établissements à accès régulé en se basant uniquement sur les notes obtenues à l'examen du baccalauréat ainsi que les examens régionaux. Les responsables comptaient ainsi économiser les frais d'organisation des concours d'accès qui se comptent probablement par dizaines avec des budgets conséquents. L'organisation des concours est également un lourd fardeau pour les familles qui doivent supporter des frais supplémentaires.