Un différend oppose actuellement le GNF à la compagnie d'assurance «Atlanta» qui assure n'avoir toujours pas perçu la première tranche de la prime d'assurance des joueurs couvrant la saison en cours. Les responsables du GNF se veulent rassurants. Les footballeurs, quant à eux, sont loin d'être rassurés. Les joueurs évoluant dans les deux divisions du championnat du Groupement national de football (GNF) sont-ils assurés ou pas ? C'est la question que se pose plus d'un. Et pour cause, un différend opposant la compagnie d'assurance Atlanta au GNF. La première, avec qui un contrat d'assurance a été signé couvrant toute la saison 2003-2004, n'a toujours pas perçu un sou de ses indemnités. Pour leur part, les responsables du GNF refusent de parler de différend. Pour eux, ce n'est ni plus ni moins qu'une tempête dans un verre d'eau, dont l'unique objectif est de semer la zizanie parmi les clubs. «Je peux vous assurer que tous les joueurs évoluant dans le championnat national, que ce soit en première ou en seconde division, sont couverts», rassure d'emblée le secrétaire général du GNF, Mohamed Naciri. «Nous ne sommes tout de même pas irresponsables au point de faire jouer plus d'un millier de sportifs non-assurés, tout en étant conscients du risque de blessures, plus ou moins graves, qui puissent être contractées à l'occasion d'une seule journée du championnat », précise pour sa part le trésorier du GNF, M. Garti. Ce dernier estime qu'il existe un simple malentendu entre son instance et la compagnie d'assurance concernant le planning de paiement. «Lors de la signature du contrat d'assurance nous liant avec la compagnie Atlanta, nous nous sommes pas mis d'accord sur les modalités de paiement, et surtout sur les échéances avant lesquelles il faut payer », explique-t-il. Ceci dit, il y une trentaine de jours, le Groupement a reçu un courrier de la compagnie d'assurance lui demandant le règlement de la première tranche dans les plus brefs délais. Chose que le trésorier du GNF trouve tout à fait normale. « Le contrat signé stipule que le Groupement dispose jusqu'à la fin du mois de décembre 2003 pour régler ses dûs. D'ici-là, les joueurs sont assurés ». Et ils le sont du point de vue légal. « Du moment que le contrat et dûment signé par les deux parties, il est en vigueur», explique Youssef Hejjali, courtier d'assurance. «Dans le cas d'un retard de paiement, la compagnie envoie une mise en demeure. Si dans un délai d'un mois du jour de sa réception, la prime n'est toujours pas payée, le contrat est automatiquement résilié», ajoute-t-il. Heureusement qu'on n'en est pas là. Si le GNF n'a toujours pas payé son dû, c'est uniquement parce qu'il attend la contribution de plusieurs sponsors, qui tarde toujours à venir. C'est en tout cas ce que déclarent les responsables du Groupement. Ces derniers qui mettent en avant l'avancée réalisée dans ce domaine depuis la mise en place de cette structure. En effet, durant toute cette période, la Fédération royale marocaine de football (FRMF), en collaboration avec le ministère de tutelle et le Comité olympique national, ne payait que 20 dirhams par joueur ou accompagnant comme prime d'assurance couvrant la totalité de la saison. Cette somme a été revue à la baisse par la suite. Il y a cinq années, elle était de l'ordre de 300 dirhams. Actuellement, le GNF est sommé de payer 1425 dirhams par saison pour chaque joueur ou membre du staff technique déclaré. Ces derniers qui sont au nombre de 1225 pour la saison 2003-2004. L'instance régulatrice du football au Maroc est donc sommée de payer la bagatelle de 1.745.625 dirhams chaque saison pour couvrir les frais d'assurances. Et pourtant, les compagnies d'assurance marocaines ne se bousculent pas au portillon. Assurer tout un championnat n'est pas une tâche facile. Le GNF, qui est passé par plusieurs compagnies d'assurance depuis son instauration, renvoie la balle aux clubs. « Les médecins et responsables des différents clubs évoluant en championnat national sont également responsables de la situation que nous vivons actuellement. Ils n'hésitent pas à demander des dédommagements pour la moindre petite blessure. Ne parlons pas des cas graves. Quelle compagnie d'assurance pourrait gérer un nombre aussi grand de dossiers, qui ne sont pour la plupart pas bien ficelés ?», note le secrétaire général du Groupement. Malgré les propos rassurants du GNF, les joueurs se sentent toujours menacés, ne sachant s'ils sont ou non assurés avant de commencer n'importe quelle rencontre, et ce à l'heure où le projet de professionnalisme du football marocain piétine toujours.