Nécessité du développement du digital et de la diversification économique des pays du continent La relance économique en Afrique devra être basée sur une véritable coopération régionale permettant aux pays africains d'être plus autonomes et mieux positionnés face à toute sorte de crises. C'est dans ce contexte que s'est tenue la troisième websession des MEDays Talks, dont les travaux se sont déroulés, mercredi 11 novembre, sous le thème «L'Afrique après la Covid-19 : De la résilience à l'émergence». Intervenant à cette occasion, Amani Abou Zeid, commissaire à l'infrastructure et l'énergie de l'Union Africaine (UA), a mis en exergue cette mouvance de solidarité panafricaine lancée dès les premiers mois de la pandémie. Ce qui a amené à «la création, sous l'égide de l'UA, du Fonds de riposte contre la Covid-19 pour alléger les impacts socio-économiques de la crise sanitaire», a-t-elle affirmé. Cet élan de solidarité a été marqué, selon Mme Abou Zeid, par les aides marocaines apportées aux 15 pays africains. L'intervenante a souligné l'apport indéniable de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) (dont la mise en service est prévue en 2021) qui permettrait aux pays de réviser leurs chaînes de valeur et favoriser le développement des échanges intra-africains. Mme Abou Zeid a fait part que cette crise a montré que l'Afrique devrait compter sur elle-même, sur son capital humain et la transformation de ses ressources naturelles. «Nous avons tout ce qu'il faut pour une relance intelligente verte et durable», a-t-elle dit. De son côté, Mankeur Ndiaye, représentant spécial du secrétaire général pour la République centrafricaine, a fait part que l'Afrique souffre d'un manque de diversification de ses économies et de sa grande dépendance à l'égard de la Chine et de l'Occident tant pour sa production que sa consommation. L'intervenant a déploré le fait que les économies africaines continuent d'être basées essentiellement sur l'exportation des matières premières entraînant ainsi une diminution de ses recettes d'exportations en cette période de crise sanitaire. «La Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique estime que ces recettes ont baissé de plus de 100 milliards de dollars», a-t-il précisé. M. Ndiaye a fait part que le coronavirus a également montré un manque de digitalisation pour la plupart des pays africains. Alors que le confinement et la fermeture des frontières imposés par les Etats ont nécessité, a-t-il précisé, une utilisation accrue des nouvelles technologie et du numérique. L'intervenant a ajouté que cette digitalisation permettrait aux pays de faciliter la traçabilité des données et des informations qui vont contribuer à l'amélioration de leur sécurité, la lutte contre la corruption et la formalisation du secteur informel, dont dépend la majorité de l'économie africaine. Même son de cloche auprès de Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali, qui a appelé les pays africains à investir massivement dans les infrastructures numériques pour mieux s'interconnecter conformément aux objectifs de la stratégie de transformation numérique pour l'Afrique de l'UA (2020-2030). «Le développement du numérique et des technologies d'information et de communication permet de doter le continent d'un véritable espace social virtuel de relations entre les acteurs économiques», a-t-il dit, faisant remarquer que cette digitalisation aurait un apport indéniable pour l'amélioration des relations entre les usagers et l'administration et la formalisation du secteur informel dans les pays africains. Initiés par l'institut Amadeus, les travaux des MEDays Talks, qui se poursuivent jusqu'au 17 novembre, font la part belle aux sujets d'actualité et en rapport avec le continent africain en temps et après la pandémie de Covid-19.