Le modèle marocain en matière de réforme du code de la famille, qui consacre l'égalité entre l'homme et la femme, mérite d'être généralisé à tous les pays arabes et islamiques, a affirmé Amr Hamzawy, expert du Moyen-orient et Afrique du nord à la Fondation Carnegie pour la paix internationale. "Le modèle marocain concernant la réforme de la Moudawana est extrêmement excellent, puisqu'il reconnaît l'égalité entre l'homme et la femme et confère à la femme des droits de liberté individuelle, civile et politique" a-t-il déclaré à la MAP. M. Hamzawy donnait une conférence au centre d'étude de l'Islam et démocratie (CSID) à Washington sur "l'intégration des mouvements islamistes modérés dans le processus démocratique: cas du Maroc, de l'Egypte et de la Jordanie". De nombreux pays arabes sont encore confrontés à des difficultés entravant l'amélioration du statut de la femme en raison de la culture conservatrice ou de la réfraction des forces politiques à l'adoption d'un discours politique progressiste analogue à celui développé par des partis politiques marocains, a-t-il dit, ajoutant que la société civile en Egypte et en Jordanie bouge dans le sens de la libéralisation pris par le Maroc quoique à un rythme lent. Les monarchies marocaine et jordanienne, qui puisent leur légitimité dans un legs religieux et historique ancestral, jouent des rôles déterminants dans l'arbitrage en cas de divergences politiques sur des questions d'intérêt national, a-t-il relevé, soulignant "l'implication décisive de SM le Roi Mohammed VI dans l'adoption de la Moudawana et l'engagement de réformes conférant davantage de liberté et d'égalité à la société." S'agissant du thème de la conférence, Amr Hamzawi, ancien professeur à l'université du Caire et à l'université libre de Berlin, a indiqué que les mouvements islamistes modérés comptent parmi les principaux acteurs politiques au Maroc, en Egypte et en Jordanie qui privilégient le jeu démocratique, croient à l'alternance pacifique au pouvoir à travers les urnes et militent pour davantage de réformes démocratiques. Ces mouvements islamistes tolérants, qui récusent la violence, prônent une vision futuriste en faveur de l'évolution de la société et au niveau des lois relatives au statut personnel et à la femme et des relations avec les non musulmans, a-t-il indiqué, ajoutant que ces mouvements, en dépit d'une légère différence dans leurs programmes, oeuvrent pour davantage de libéralisation et d'ouverture.