Présent à Casablanca, dans le cadre de la tenue dans la capitale économique du 24ème Championnat d'Afrique des nations des luttes, Raphaël Martinetti, président de la Fédération internationale des luttes associées (FILA), nous livre ses impressions sur la lutte en Afrique. ALM : Quel est le motif de votre visite au Maroc ? Martinetti Raphaël : Je suis tout d'abord venu au Maroc pour assister au 24ème championnat d'Afrique. L'objet de ma visite est également de prendre part au Congrès africain de cette discipline. Il y est question d'élire les instances qui vont présider aux destinées de la lutte sur le continent africain. Ma visite dans ce sens s'inscrit dans le cadre du soutien au président actuel de la confédération africaine de lutte, Haj Labdi Ibnou Zouheïr, avec lequel je partage une longue amitié. Mon souhait le plus cher est qu'il soit réélu. Nous avons beaucoup de projets ensemble dans le but de faire décoller la lutte africaine et je pense qu'ensemble, nous allons atteindre les résultats et objectifs escomptés. En quoi consiste ces projets en commun? Tous nos efforts seront en effet focalisés sur la vulgarisation de la lutte dans tous les pays d'Afrique, y compris les pays les plus lointains, en mettant en place tous les dispositifs nécessaires pour une meilleure connaissance de ce noble sport. L'objectif n'est autre que de faire en sorte que l'Afrique soit bien représentée aux prochains Jeux olympiques de Pékin. Malheureusement, et les choses étant ce qu'elles sont actuellement, il est regrettable de voir que l'Afrique, avec tous les talents dont le continent dispose, n'a réussi à décrocher qu'une seule médaille d'or avec le lutteur égyptien exceptionnel, Jaber. Force est de constater à ce titre que l'Afrique était sous-représentée par rapport aux potentialités qui existent dans ce continent. J'espère qu'on trouvera des solutions afin d'aider un peu plus la lutte africaine. On a créé dans cette perspective une commission pour le développement de la lutte en Afrique. Quel est le rôle de cette commission ? La charge de la commission est de chercher les voies et moyens de procéder à des regroupements des différents lutteurs africains afin de leur donner un maximum de chance. Pour cela, nous projetons de créer deux nouveaux centres. J'espère que les JO de Pékin marqueront un renouveau au sein de la lutte africaine et qu'on arrivera à avoir plus de participants. Quels sont les lutteurs qui seront retenus pour ces deux centres que vous allez créer en Afrique ? Nous allons inviter les lutteurs qui sont potentiellement qualifiés aux Jeux olympiques à se préparer dans ces centres. Dans ce sens, je pense que la FILA ne peut s'occuper dans un premier temps que des athlètes de haut niveau. La formation de base est le problème des Fédérations nationales, mais nous devons veiller à ce que la lutte africaine soit représentée principalement aux Jeux olympiques bien sûr mais aussi au Championnat du monde de Budapest prévu cette année. Une occasion par ailleurs pour la Fédération hongroise de fêter le 105ème anniversaire de sa création. De ce fait, ce pays désire avoir un idéal de 105 fédérations à son championnat du monde à Budapest. Quelle évaluation faites-vous de l'organisation au Maroc du dernier Championnat d'Afrique dans cette discipline. Je tiens à cet égard à remercier le Maroc pour la qualité de l'organisation et le bon déroulement des différentes phases de ce championnat. Une qualité qui ne nous a nullement surpris d'ailleurs. Le Maroc et la Fédération marocaine de lutte sont des partenaires sur lesquels nous avons toujours su nous appuyer. D'ailleurs ce n'est pas la première fois où une telle manifestation est organisée au Maroc. Votre pays organise régulièrement et très souvent des compétitions africaines. Il dispose également de grandes capacités et d'un énorme potentiel.