Le Conseil français du culte musulman traverse une nouvelle crise, avec le départ annoncé par Fouad Alaoui des deux représentants de l'UOIF de son bureau exécutif. L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) "va annoncer qu'elle gèle sa participation au bureau exécutif du CFCM jusqu'à nouvel ordre", a déclaré vendredi le secrétaire général de l'UOIF, Fouad Alaoui, trois jours après l'annonce de son départ du bureau. "J'ai annoncé ma démission et je la maintiens", a-t-il confié à l'Associated Press, à l'issue d'une réunion de l'UOIF. "J'ai appris que Mme Fatiha Ajbli (ndlr: la deuxième représentante de l'UOIF au bureau exécutif du CFCM) a annoncé qu'elle démissionnait également." "Il n'y aura plus de représentants de l'UOIF", a ajouté Fouad Alaoui, qui a fustigé le fonctionnement "malade" du CFCM. Dans une lettre datée de mardi, le secrétaire général de l'UOIF a en effet annoncé sa décision "de mettre fin à (sa) participation au bureau exécutif du CFCM", une instance, selon lui, incapable "de prendre ses décisions, loin des pressions et des injonctions politiques". Ce départ a suivi la nomination par le CFCM de Hassan el-Alaoui, vice-président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF, proche du Maroc), au poste d'aumônier national musulman pour les services pénitentiers. "C'est le processus de nomination de l'aumônier qui, pour moi, a fait déborder le vase", a reconnu vendredi Fouad Alaoui, tout en assurant qu'il ne s'agissait pas d'une querelle de personnes. Contacté par l'AP, le président de la FNMF, Mohammed Bechari, a déploré vendredi le départ de Fouad Alaoui. C'est "un homme responsable et sérieux" qui "appartient à l'UOIF, un partenaire de taille, avec lequel on a bien travaillé, malgré parfois des divergences", a-t-il souligné. Reste que le CFCM, créé en 2003 sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur d'alors, Nicolas Sarkozy, vit une nouvelle crise à quelques semaines des élections destinées à renouveler ses membres. Pourtant, lors de la rencontre annuelle des musulmans de France organisée par l'UOIF fin mars au Bourget, Dalil Boubakeur avait lancé un vibrant plaidoyer pour l'unité de l'Islam de France et le respect de la laïcité. • Karine G. Barzegar (AP)