Escortée par la frégate «Georges Leygues», la «Jeanne d'Arc» fait actuellement une escale de cinq jours à Casablanca. Ces deux bateaux-écoles forment des officiers-élèves de diverses nationalités, dont trois marocains. La « Jeanne d'Arc » vient de jeter les amarres au quai des agrumes au port de Casablanca. Ce porte-hélicoptères français, est au port escorté par la frégate «Georges Leygues» pour une escale du 4 au 9 mai. En fait, Casablanca constitue la dernière étape de la mission de ces deux bateaux-écoles avant de mettre le cap sur Brest, au nord de la France. Au large depuis le 8 décembre 2004, la « Jeanne d'Arc» et le «Georges Leygues» termineront la campagne 2004-2005 le 13 mai. Ce duo forme en fait le «Groupe école d'application des officiers de marine» (GEAOM) dispensant, durant cette campagne, une formation pour près de 100 officiers-élèves français et 20 autres de diverses nationalités. Trois jeunes hommes marocains suivent des cours à bord de la «Jeanne d'Arc» et du «Georges Leygues». Il s'agit précisément de Zakaria Bensalem, lieutenant de vaisseau et de deux enseignes de vaisseau, Abderrahim Khoukhlou et Amine Chtioui. Il faut noter également que le GEAOM est accompagné par la «Somme», un bâtiment de commandement et de ravitaillement. «Fort de deux bâtiments de combat de la Force d'action navale, le groupe école d'application des officiers de marine est un outil de formation performant. L'objectif est de les accompagner à être des officiers mûrs et à forger leur personnalité d'homme et de femme. D'ailleurs, dans cette campagne, il y a cinq femmes dont trois françaises», tient à préciser le capitaine de vaisseau, Marc de Briançon, commandant le GEAOM et le porte-hélicoptères «Jeanne d'Arc», lors d'une conférence de presse tenue le premier jour de l'accostage. Quant au rôle militaire de la «Jeanne d'Arc», Marc de Briançon a affirmé qu'elle est «prête à gérer toutes les situations et autres crises. D'ailleurs, la force d'un bâtiment de guerre réside dans sa capacité à se refigurer ». Et d'ajouter que « la situation de guerre est la raison de notre existence. Nous sommes des outils au service de notre gouvernement». En effet, la «Jeanne d'Arc » est forte: deux tourelles de 100 mm automatiques assurant une autodéfense antiaérienne et anti-navire, six missiles MM38 de la famille «EXOCET» d'une portée de 38 km, capacité d'emport d'une dizaine d'hélicoptères lourds et légers, mise en œuvre simultanée (décollage et appontage) de trois hélicoptères. La « Jeanne d'Arc» est également équipée, pour cette campagne du GEAOM, de deux «Gazelles» de l'Aviation légère de l'armée de terre ainsi que de deux «Alouettes III» de l'Aviation navale. Mise à flot en 1961, sous le nom de la « Résolue», elle a été rebaptisé en 1964, à la mémoire de la première «Jeanne d'Arc » d'avant la première guerre mondiale. En tant que porte-hélicoptères, elle avait participé aux missions humanitaires « Cormoran » et «Limpop II », pour venir en aide aux populations sinistrées d'Amérique centrale et du Mozambique après le passage du cyclone, en 1999. Récemment, et lors de la mission «Beryx», la «Jeanne d'Arc» et le «Georges Leygues» avaienr porté assistance aux victimes du tsunami asiatique. Durant trois semaines, ces deux bateaux avaient utilisé leurs capacités aéromobiles pour accéder aux zones isolées et embarquer du fret humanitaire et du matériel de soutien. Les 18 médecins du bord ont aussi apporté les soins nécessaires aux victimes. C'est ainsi que le bilan de la mission «Beryx», tenue du 14 janvier au 9 février derniers, a été qualifié de positif : 850 personnes transportées, 70 tonnes de fret humanitaire, 1000 consultations et vaccination de 9000 enfants de Meulaboh contre la rougeole. Lors de cette escale, la «Jeanne d'Arc» a rompu, cette fois-ci, avec l'une de ses vielles traditions : une journée port-ouverte pour faire découvrir au grand public l'un des joyaux de la marine française. «Ce bateau est une cible stratégique pour les terroristes. C'est pour éviter tout risque d'attentat que nous avons cessé de programmer des journées portes-ouverts», note Marc de Briançon. Accostée majestueusement à Casablanca, jusqu'au 9 mai, la « Jeanne d'Arc » devrait prendre sa retraite en 2010.