Le rendez-vous annuel des aviculteurs a débouché sur une note d'optimisme. La prochaine signature du contrat- programme et la baisse de certains intrants y sont pour beaucoup. Tenu du 26 au 28 avril 2005 au Parc d'exposition de l'Office des Changes, le salon Dawajine 2005 s'est achevé sur une note d'optimisme. Beaucoup plus nombreux que les 250 enregistrés lors de l'édition de l'année dernière, les exposants sont venus d'Europe, d'Afrique mais aussi d'Amérique. Les traditionnels concurrents algériens et égyptiens étaient présents, tout comme des multinationales américaines, venues scruter le marché marocain à l'heure du libre-échange avec les USA. Sur la question des différents accords signés ces dernières années entre le Maroc et des pays étrangers, les craintes ne sont plus aussi vives chez les industriels marocains. «Il y a des défis à relever, certes, mais l'optimisme est là», a noté une voix autorisée de la FISA (Fédération interprofessionnelle du Secteur avicole), organisatrice de l'événement. Selon cet industriel, l'entrée en vigueur de l'accord conclu avec l'Oncle Sam permet une réduction des coûts de l'ordre de 50% sur le maïs venant de ce pays. D'où une baisse notable des intrants, étant donné que cette céréale représente la composante essentielle de l'aliment de la volaille. Traditionnellement opposés à la politique protectionniste dont bénéficiait la production du maïs au Maroc, les aviculteurs ont toujours réclamé des baisses sur les droits d'importation de cet intrant. Une nécessité pour ce secteur qui réalise un chiffre d'affaires estimé à 12,8 milliards de dirhams, emploie 66 000 personnes de manière directe et 170 000 dans les circuits de commercialisation et de distribution. L'urgence demeure désormais dans la poursuite des programmes de mise à niveau et la modernisation des circuits de distribution. Une urgence à l'heure où le Maroc planche sur les moyens de se prémunir contre l'épidémie de la grippe aviaire. Mais l'on n'est pas encore là. D'après les statistiques de l'année 2003, la commercialisation des viandes blanches passe pour plus de 95% par les circuits informels. Les 19 abattoirs industriels répertoriés dans le pays subissent toujours un manque à gagner du fait de l'activité des tueries traditionnelles. Concernant ce problème, la FISA a toujours opté pour la transformation de ces lieux d'abattage informels en abattoirs agréés. D'autre part, les industriels marocains souhaitent toujours la pleine application de la note de service 5 310 de l'année 1985. Ce texte, signé entre les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de l'Intérieur, oblige la restauration collective à s'approvisionner au niveau des abattoirs agréés. Plus qu'un problème commercial (le créneau pèse 35% du volume du marché), c'est un véritable problème de protection des consommateurs qui se pose. Si pour les restaurants à caractère public comme les universités, la loi est respectée, il n'en demeure pas qu'il est toujours aussi difficile aujourd'hui de remonter les circuits d'approvisionnement des restaurants et hôtels, gros consommateurs de la viande blanche. Les choses vont s'améliorant cependant, depuis la mise en place d'une charte sanitaire sur la protection des élevages avicoles et le contrôle de la production et des circuits de commercialisation. Quant au contrat-programme, il est en phase de discussion finale avec l'Etat. La signature de ce protocole s'avère indispensable. En chiffres, l'aviculture compte 40 usines de fabrication d'aliments composés contre 5 000 élevages de type chair et autant d'élevages de poules pondeuses. Le secteur qui a bouclé l'année 2004 avec une production de 337 000 tonnes de viandes de volailles et 3,3 milliards d'œufs de consommation, couvre les besoins du pays en viandes de volailles et en œufs de consommation. Durant les trois dernières années, le secteur a évolué sur une croissance de plus de 6%. Un taux à revoir certainement à la hausse dans la perspective d'une issue rapide des négociations en cours sur la mise en place d'un contrat-programme. Pourvu que les lenteurs ne viennent étouffer la lueur d'espoir dans l'œuf.