Les professionnels appellent les autorités locales à intervenir afin de les aider à sauver le reste de la saison A Asilah, le maintien de la fermeture des plages est, selon les acteurs touristiques et des différents types de commerce, à l'origine d'un mois de juillet et un début d'août très moroses. A cet effet, plusieurs associations, dont celles de professionnels du tourisme, d'artisans, du commerce, de grands taxis inter-urbains, qui viennent de se constituer en un collectif, appellent les autorités locales à intervenir pour pouvoir sauver le reste de la saison. «Nous venons, en tant qu'un collectif de plusieurs associations à Asilah, d'adresser un courrier au Pacha pour lui demander d'intervenir afin de permettre à la ville d'accéder à la zone I au lieu de II. Nous considérons que ce classement est injuste à l'égard de la ville, qui a pu gagné le pari de rester épargnée de la pandémie», indique Yassine Bouanani, acteur touristique local et membre de la Confédération nationale du tourisme Maroc. Le maintien de la fermeture des plages a été, selon cet acteur touristique, à l'origine de la perte, par les professionnels, d'une grande partie de leurs clients au profit d'autres destinations au Maroc. «Nous continuons de recevoir des appels des clients souhaitant passer leurs vacances d'été à Asilah. Mais ils changent d'avis dès qu'ils apprennent que les plages de la ville sont encore fermées au public», précise M. Bouanani. Le maintien des plages fermées rend l'ambiance plus hivernale En raison de l'aspect balnéaire et saisonnier d'Asilah, ce collectif d'associations a tenu à faire part, à travers ce courrier, que les vacances d'été permettent généralement à tous les secteurs d'activités économiques et commerciales de se rattraper d'une longue période récession que connaît la ville au cours de toute l'année. Avec des saisons émaillées, dernièrement, par le Ramadan et l'Aid Al Adha ayant lieu respectivement à la fin du printemps et en pleine période estivale, les différents types de commerce et de services ont eu l'habitude de miser beaucoup sur quatre ou cinq semaines pour pouvoir renflouer leurs caisses. Et ce grâce au climat et aux plages dont regorge Asilah et son arrière-pays qui continent de faire d'elle une destination de choix particulièrement pour les nationaux et les MRE. Bien préparés pour la reprise de leurs activités, les professionnels du tourisme ont constaté qu'ils n'arrivent pas, depuis le début du déconfinement, à dépasser le rythme hivernal avec l'absence des touristes et la transformation de leur ville en cité fantôme en pleine saison estivale. A titre d'exemple et en se basant sur les propos recueillis auprès des hôteliers et des restaurateurs, il leur est difficile d'atteindre la moitié des 50% des capacités d'accueil autorisées pendant cette période exceptionnelle. Situé parmi les établissements d'hébergement touristique dans la zone côtière la plus animée et fréquentée en été, «notre hôtel est souvent vide de clients et ne peut dépasser 4% de son taux d'occupation pendant ses plus hauts niveaux d'accueil en cette année. La situation devient plus inquiétante pour tout le monde. C'est pourquoi, nous espérons que notre mobilisation aboutira et que nous aurons, ce lundi, une réponse favorable à notre demande de réouverture de plages. Dans le cas contraire, nous comptons observer vite un sit-in en face de la wilaya de Tanger et faire entendre beaucoup plus notre voix en vue de sauver les deux semaines qui restent de la haute saison», dit M. Bouanani. Manque d'activités pour les autres secteurs les plus dynamiques en été Le maintien de la fermeture des plages a été à l'origine de l'arrêt ou le manque d'activités d'autres secteurs les plus dynamiques en été, dont celui des petits et grands taxis qui voient, en temps normal, leur chiffre d'affaires s'améliorer avec l'augmentation du nombre de courses entre Asilah et ses plages les plus éloignées ou celles des zones avoisinantes, notamment celles de Kahf Lhmam (Rmilat), de Briech, de Sidi Mghayit, de Oued Rda et de Tahadart. «Avec les 50% des places autorisés pour les grands taxis interurbains, soit trois passagers par une course depuis le début de la pandémie, nous avons beaucoup misé sur l'été pour nous rattraper d'une forte baisse de nos activités pendant la période de confinement. Nous avons l'habitude de faire, dans la matinée, la liaison entre Asilah et Tanger. Nous nous trouvons, vers midi, consacrés pour notre majorité à assurer le transport des passagers vers les plages, avant de les ramener le soir vers la ville. Mais avec la fermeture des plages, les grands taxis, dont le secteur vient de connaître un renouvellement de sa flotte de véhicules, trouvent des difficultés à gérer leur situation financière», affirme le secrétaire local de l'Union générale des travailleurs marocains (UGTM) des chauffeurs de grands taxis à Asilah, Abdelhafid Hourma. Selon ce syndicaliste et acteur associatif, les professionnels ont du mal à faire face aux dépenses de leurs familles et aux charges relatives de leurs véhicules. «En plus du règlement de la traite de leurs véhicules, dont les premiers bénéficiaires du programme de la flotte n'ont pas atteint cinq ans d'acquisition de leurs taxis, ils doivent verser près de 12.000 dirhams répartis entre le paiement d'assurance, l'impôt sur le revenu et la visite», dit M. Hourma. Considérant les plages comme le seul moyen de recréation et de détente, devant le manque d'animation et de loisirs à Asilah, les simples zaïlachis de différents âges et couches sociales continuent, quant à eux, d'investir les réseaux sociaux appelant à leur réouverture pour renouer avec l'ambiance festive et l'effervescence de l'ambiance estivale.