Un courtier en émigration clandestine, repenti, a été enlevé par deux de ses ex-victimes qui ont réclamé à son épouse une rançon de 70.000 dh. Après filature, la brigade criminelle de la P.J de Khouribga a procédé à leur arrestation. Kamal n'aurait jamais deviné qu'un jour il allait se faire kidnapper près de chez lui à Beni Aâmir, province de Khouribga. Cet ancien courtier en émigration clandestine, converti dans les affaires, a même été violenté par deux ex-clients qui l'avaient transféré manu miltari vers un domaine agricole situé au souk hebdomadaire de Beni Mellal. L'objet de ce rapt est la demande d'une rançon d'une valeur de 70.000 dh, exigée en toute vraisemblance pour dédommagement d'une action frauduleuse dont Mohamed et Miloud étaient tombés victimes dans le passé avant de se muer en ravisseurs. D'après le rapport de la police judiciaire de Khouribga, les premières ficelles de cette affaire quelque peu étrange ont été appréhendées dans la soirée du jeudi 14 octobre dernier. En effet, au cours de cette nuit-là, les limiers de la brigade criminelle chargés de la permanence nocturne avaient reçu une femme éplorée, qui plus est en état d'angoisse, venue déposer une plainte pour enlèvement de son époux. Ce dernier, avance la plaignante, se trouvait en sa compagnie au foyer conjugal quand son téléphone portable a subitement sonné. Juste après son entrée en communication, il est descendu voir celui qui demandait à le rencontrer, sur un ton amical, sans soupçonner le moindre manège qui se tramait au seuil de son domicile, ni même tenter de connaître l'identité de son appeleur. Une demi-heure s'écoule; sa conjointe tressaute au bruit de coups de mains violents donnés sur la porte d'entrée, ponctués de manière concomitante avec le retentissement de la sonnerie. Dans un déplacement éclair, elle met son nez à la fenêtre et s'aperçoit du gardien de nuit du nom Echarki qui gesticule d'une manière désemparée. Finalement, elle saura de quoi il en retourne : son mari est enlevé par deux gaillards inconnus après avoir été roué de coups et embarqué de force dans une Renaut 18 de couleur noire. Après écoute de la plaignante, les agents de la police l'accompagnent à l'endroit où se trouvait le gardien à dessein de recueillir ses déclarations. Celui-ci confirme ses dires en relatant avec précision tous les détails relatifs à l'incident. Le lendemain, tôt dans la matinée, le chef de la P.J de Khouribga convoque la plaignante pour établir une liaison téléphonique avec son époux Kamal, lequel devait garder son portable sur lui au moment de son enlèvement. L'objectif tracé étant de repérer le lieu exact où il se trouve captif et si possible l'identité de ses ravisseurs. En effet, le contact est effectué à la satisfaction des enquêteurs, même si Kamal, surveillé de très près et ligoté rigoureusement comme il l'affirmera par la suite, était censé mesurer la moindre de ses paroles. Après une heure et demie de cette communication, son téléphone portable retentit, et c'est Mohamed, l'un des instigateurs de l'opération, qui l'a jointe pour lui ordonner de se rendre le même jour à Hay Labiout vers 18.30mn. Khalid, un autre complice, devrait jouer la médiation en vue de récupérer le pognon et le remettre à ses commanditaires avant la libération de Kamal. Cela étant, les limiers de la police font un pacte avec la plaignante pour tendre un traquenard aux coupables. Justement, Khalid, le courtier, se fait épingler contre toute attente la main dans le sac, et ne montre aucune réticence à éventer la mèche. Les agents de la P.J de Khouribga en collaboration avec le service de la gendarmerie de Beni Mellal ont entamé une descente à l'endroit sus-indiqué puis ont procédé à l'arrestation des auteurs. Kamal est également coffré pour avoir escroqué ses ravisseurs pendant qu'il s'affairait dans le domaine de l'immigration clandestine. Tous ont été déférés devant la justice .