Le Maroc plaide la cause africaine en matière de lutte contre la désertification. Participant à un webinaire organisé par la Commission de l'Union africaine, à l'occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre la désertification, le secrétaire général du département des eaux et forêts, en sa qualité de président du Groupe Afrique de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification, a mis l'accent sur les priorités à engager en matière de gestion durable des terres ainsi que des multiples bénéfices que sous-tend l'approche innovante de la neutralité de la dégradation des terres. Cette rencontre virtuelle, placée sous le thème "Donner la priorité à la gestion durable des terres pour un avenir sûr", a été une occasion pour rappeler la situation des terres en Afrique. On note une dégradation de 65% des terres agricoles depuis 1950. De même 30% des terres arides sont en voie de désertification, avec un taux de déforestation en hausse de trois fois plus que la moyenne mondiale. Une situation qui se trouve amplifiée par la forte dépendance des populations africaines vis-à-vis des ressources naturelles. Le responsable marocain a par ailleurs mis en exergue la dimension africaine du Maroc en passant en revue l'engagement du Royaume en faveur de l'émergence d'une Afrique développée, pacifique et intégrée. Le Maroc est en effet impliqué dans plusieurs initiatives dans le domaine de l'environnement, en l'occurrence l'initiative du Fonds bleu pour le Bassin du Congo, l'initiative d'Adaptation de l'agriculture africaine (AAA), l'initiative Soutenabilité, stabilité et sécurité en Afrique (SSS) et l'initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel. L'intervention du Maroc à ce webinaire a été marquée par la présentation des grandes lignes de la nouvelle stratégie " Forêts du Maroc 2020-2030". Les objectifs de cette feuille de route et le lien avec la problématique de lutte contre la désertification ont été partagés avec l'audience. De même, le secrétaire général des Eaux et Forêts a énuméré les innovations apportées par la nouvelle stratégie en termes d'implication des populations usagères dans la gestion des ressources naturelles en vue d'aboutir à une véritable réconciliation entre les usagers et ces espaces. Parmi les recommandations faites lors de cette rencontre, on cite la consolidation des efforts à déployer pour freiner la cadence de la dégradation des terres au niveau continental. Pour ce qui est de la lutte contre la sécheresse, des avancées notables ont été enregistrées, notamment en termes d'adoption du cadre de suivi de la sécheresse, de l'appui à la mise en œuvre des plans nationaux et de la mise en place d'un Groupe du travail intergouvernemental (GTI) pour l'adoption de mesures appropriées de lutte efficace contre la sécheresse. Le Groupe africain a fait valoir sa position, lors de la dernière Conférence des Parties tenue en Inde en 2019, pour la conclusion d'un protocole sur la sécheresse. Il a été proposé à cet effet de formuler la position commune de l'Afrique en impliquant les partenaires techniques et organisations régionales et sous-régionales du continent. Il est également recommandé d'engager les démarches nécessaires pour l'obtention de l'appui des autres groupes régionaux aussi bien en termes de désertification que de sécheresse. La priorité étant également de multiplier les efforts en vue de convertir le contenu des plans nationaux sur la sécheresse et les cibles nationales volontaires en actions concrètes, appropriées et réalisables sur le terrain. Ceci permettrait d'induire les impacts positifs escomptés en termes de restauration des espaces dégradés et d'amélioration des conditions de vie des populations.