Les propos tenus par Ali Lmrabet pour lesquels il a été condamné par le tribunal de première instance de Rabat, sont en fait "un délit de négationnisme dans la mesure où le condamné nie les crimes contre l'humanité commis par le geôlier du Polisario à l'encontre de citoyens marocains dans une affaire où le Maroc est en légitime défense de son intégrité territoriale", écrit jeudi le quotidien "Al Bayane ". L'éditorialiste, s'élève contre le comportement de Lmrabet qui usait "systématiquement de la provocation et de la diffamation pour se faire remarquer" et qui a fini par avoir "ce qu'il cherchait". "Que cet individu ne se sente pas la fibre patriotique pour apporter sa contribution et son soutien à son pays, cela peut se concevoir. Mais qu'il l'attaque sur une question vitale en se rangeant du côté des agresseurs, c'est de la pure trahison condamnable en tout lieu et en tous les temps", souligne le journal. Quant au quotidien "Al Alam", il associe le cas Lamrabet à celui Ali Samem Tamek qui tient des propos contre l'intégrité territoriale du Royaume. Sous le titre "Ali Lmrabet, Ali Samem Tamek et les autres: pouvoir de la loi et défense des intérêts de la nation", l'auteur de l'article critique les "dérapages" constatés ces derniers temps sur le champ médiatique, dont les instigateurs portent préjudice à la liberté de la presse et font foi de leurs engagements quant à la responsabilité, qui est l'une des conditions fondamentales à l'exercice de cette liberté. Ces "dérapages", ajoute le journal, ont eu pour cibles à la fois l'institution monarchique, la question de l'intégrité territoriale et les partis politiques, histoire de "faire échouer le processus démocratique qui s'inscrit dans le cadre du projet de société auquel le peuple marocain aspire sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI. "Le devoir commande non seulement que l'on défende la liberté d'expression mais aussi que l'on attire l'attention sur les dérapages et qu'on soumette ces derniers à la rigueur de la loi", souligne le journal. Pour "Al-Alam", ce pouvoir de la loi s'applique aux voies déviationnistes sur lesquelles marchent MM. Lmrabet et Tamek. Dans tous les Etats démocratiques, c'est ce même pouvoir qui s'occupe de qui chercherait à porter atteinte aux valeurs et constantes, rappelle le journal, soulignant qu'on ne peut tolérer que l'on profite de l'espace de liberté pour violer la loi et porter préjudice au Maroc et à ses droits légitimes. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) avait appelé à la révision du verdict prononcé contre Ali Lmrabet lui interdisant l'exercice du métier de journaliste pendant dix ans, tout en exprimant son désaccord avec lui au sujet de la pratique rigoureuse de la profession, de son éthique et dénonce son "acharnement contre les confrères", ainsi que la légèreté avec laquelle il appréhende la profession. Dans un communiqué, le Syndicat considère que le jugement prononcé contre Lmrabet a été rendu sur la base "d'un texte n'ayant aucun rapport avec le code de la presse", rappelant avoir déjà "formulé ses critiques à l'égard de ce genre de verdict lorsqu'il a été prononcé contre les confrères Khalid Mechbal et Mustapha Alaoui". Le SNPM a ajouté qu' "il diverge avec Lmrabet au sujet de la pratique rigoureuse des règles déontologiques et de l'éthique, qu'il s'agisse de son acharnement contre les confrères, dont le dernier a été son accusation à l'encontre des correspondants de la MAP à Madrid de se livrer à des activités de renseignements" outre "la légèreté dont il fait montre quant à la crédibilité de la mission de la presse". Ali Lmrabet avait été condamné par le tribunal de première instance de Rabat à une amende de 50.000 dirhams, à l'interdiction d'exercer le métier de journaliste pendant 10 ans et à payer un dirham symbolique à la victime Ahmed Khar, à la suite d'un procès pour diffamation intenté par "l'Association des Parents des Sahraouis Victimes de la répression dans les camps de Tindouf".