Si aucune solution n'est trouvée, la Fédération des assurances cessera toute négociation et mettra en place d'autres systèmes de prise en charge à partir de la rentrée prochaine. Les négociations entre les assureurs et les cliniques privées ressemblent affreusement à du marchandage de tapis. La Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurances (FMSAR) a tranché et ne semble pas avoir l'intention de revenir sur ses décisions. La balle est maintenant dans le camp des cliniques privées et des chirurgiens qui y pratiquent. Selon le président de la FMSAR, Azzedine Guessous "les propositions de la Fédération faites aux cliniques privées ainsi qu'aux chirurgiens ne sont plus négociables". C'est à prendre ou à laisser. "Les tarifs proposés sont pleinement équitables", poursuit le délégué général de la FMSAR, Ali Boughaleb. Lors des négociations, les cliniques privées ont estimé que les assureurs peuvent répercuter sur les primes d'assurance les augmentations souhaitées par les cliniques privées. En d'autres termes, c'est le patient qui subira financièrement les appétits des chirurgiens et des cliniques privées. Heureusement pour les adhérents, les compagnies d'assurances ont refusé toute augmentation des primes. "La hausse de 5% environ de l'enveloppe globale pour la prestation d'hospitalisation, est un effort supplémentaire concédé par les assureurs et qui ne sera pas répercuté sur les primes des assurés", assure Boughaleb. En fait, la concurrence est assez acharnée pour pouvoir se payer le luxe d'une augmentation des primes. En attendant, l'application de la convention du tiers payant (c'est-à-dire la prise en charge), est suspendue. Face à cette impasse, une question se pose: et si les cliniques privées et les chirurgiens rejettent les propositions des assureurs, qu'adviendra-t-il de la fameuse prise en charge? Selon Guessous, "la fédération aura, dans ce cas, deux alternatives". D'une part, proposer une convention à laquelle peut adhérer toute clinique et ce, à partir de septembre prochain ; d'autre part, mettre un terme au système des prises en charge, ce qui sera fortement dommageable aux assurés. En d'autres termes, l'absence de feed-back de la part des cliniques privées et des chirurgiens conduirait à l'abrogation pure et simple de la Convention de 1998. Mais la FMSAR ne veut pas "bousculer" les cliniques privées. Sachant que la loi interdit la signature de conventions bilatérales, entre une assurance et une clinique privée, la FMSAR a peut-être trouvé une astuce. En fait, les assureurs comptent remplacer la Convention de 1998, par une autre, une convention "ouverte". Elle sera applicable à toutes les cliniques privées, qui le souhaitent bien évidemment. Et les prétendants ont commencé à se manifester. "Plusieurs cliniques, hors Casablanca et Rabat, sont déjà intéressées par les barèmes que nous avons proposés", assure Ali Boughaleb. Mais l'adoption d'une convention ouverte doit être nécessairement validée par l'Ordre national des médecins. Sur ce point, Azzedine Guessous semble confiant. "L'ordre accepte déjà toutes nos propositions", souligne-t-il.