Les décisions de Bank Al-Maghrib vont atténuer l'impact du Covid-19, prédit l'agence Le système bancaire sous pression en raison du coronavirus. C'est ce qui pousse l'agence de notation internationale Moody's à revoir à la baisse ses perspectives de stables à négatives. Cette dernière a revu par la même occasion les perspectives pour les systèmes bancaires en Afrique du Sud, au Nigeria en raison des inquiétudes concernant les retombées de la pandémie de coronavirus et la chute des prix du pétrole et matières premières. L'information a été relayée par les grands médias économiques internationaux comme Reuters ou CNBC. Dans le détail, l'agence de notation s'attend à ce que le coronavirus entraîne une détérioration de la qualité des actifs des banques, exerce une pression sur la rentabilité et affecte également la croissance économique du pays. «Nous nous attendons à ce que les prêts en détresse augmentent en raison des concentrations des crédits, avec une exposition importante des PME du Maroc et des pays d'Afrique subsaharienne», prédit le rapport de Moody's. Cela dit, l'agence atténue son constat en raison des mesures annoncées il y a quelques semaines par Bank Al-Maghrib. «Les banques marocaines bénéficient d'un bon accès au financement et à la liquidité, ce qui contribuera à amortir l'impact», explique la même source. Pour rappel, Bank Al-Maghrib avait dévoilé fin mars dernier de nouvelles mesures de politique monétaire et prudentielles en faveur du système bancaire. Concrètement, la banque centrale permet aux banques de recourir à l'ensemble des instruments de refinancement disponibles en dirham et en devise tout en instaurant l'extension à un très large éventail de titres et effets acceptés par Bank Al-Maghrib en contrepartie des refinancements accordés aux banques. Il a également été décidé d'allonger la durée de ces refinancements ainsi que le renforcement du programme de refinancement spécifique au profit de la très petite et moyenne entreprise (TPME). Des mesures d'accompagnement des établissements de crédit au plan prudentiel couvrant les exigences en matière de liquidité, fonds propres et de provisionnement des créances ont été prises afin de renforcer la capacité des établissements à soutenir les ménages et les entreprises dans les circonstances exceptionnelles liées au Covid-19. A noter que l'encours global des crédits avait atteint à fin 2019, selon les statistiques de la banque centrale, les 916,66 milliards de dirhams. La ventilation par objet économique du crédit bancaire laisse ressortir une certaine concentration des prêts. A titre d'exemple, les crédits immobiliers ont vu leur rythme de progression atteindre à fin décembre 2019 les 3,5% contre 3,2% auparavant avec un encours qui s'est établi à 276,74 milliards de dirhams. Pour ce qui est des prêts alloués au secteur privé, l'encours global atteint les 711,52 milliards DH dont 367,32 milliards de dirhams accordés aux sociétés non financières privées et 344,19 milliards de dirhams aux ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages.