Le Maroc intéresse de plus en plus les Américains. Les sorties se multiplient et visent à donner la priorité au Maroc. L'exemple le plus récent est donné par l'Agence américaine pour le développement international (USAID). L'USAID s'active au Maroc. En témoigne la visite rendue récemment au Maroc par Wendy Chamberlin, directrice pour l'Asie et le Proche-Orient de cet organisme. Cette visite intervient après celle, effectuée fin d'octobre au Maroc par William Burns, l'Adjoint au secrétaire d'Etat Colin Powell pour les Affaires du Proche-Orient, dont l'objet a été l'annonce de l'intention du gouvernement américain de quadrupler son assistance au Maroc, et qui sera de l'ordre de 40 millions de dollars à partir de 2004. Au-delà des aspects protocolaires, il y a donc des projets concrets. Des objectifs que Mme Chamberlin a résumés en deux volets. Le premier en est que l'USAID vient également de lancer un programme d'une durée de cinq ans et doté d'un budget de 30 millions de dollars, à partir de l'année fiscale en cours. Ce programme a pour mission « d'aider le Maroc à bénéficier de l'accord de libre-échange (ALE) en cours de négociation avec les Etats-Unis », avait déclaré la responsable américaine lors d'une conférence de presse organisée le 11 novembre dernier. Concrètement, il s'agit d'aider à la mise en ouvre de l'ALE, à améliorer les conditions générales de l'investissement et à développer les petites et moyennes entreprises. L'USAID prévoit à cet égard d'élaborer un programme axé essentiellement sur la formation professionnelle. Concernant le projet d'ALE, Wendy Chamberlin a précisé que l'USAID serait également impliquée dans un conseil d'assistance technique chargé de garantir des fonds agricoles, une conséquente de l'accord commercial en vue. Le deuxième objet est d'établir un dialogue permanent entre les responsables des deux pays, afin de garantir un meilleur accompagnement des différents projets de réformes entamés au Maroc et où le gouvernement américain pourrait allouer des ressources supplémentaires. Des besoins ont, dans ce sens, été identifiés. Il s'agit, selon Mme Chamberlin, de l'emploi, des crédits-logement, du développement rural de l'aide à l'enseignement. Les projets d'assistance revêtiront des caractères aussi divers que la formation, notamment les nouvelles technologies de l'information, véritable cheval de bataille de ce programme. L'objectif n'est autre que d'adapter la formation aux besoins réels du marché afin de garantir des taux optimaux d'embauche. Pour cela, un intérêt particulier sera accordé au développement des PME /PMI qui constituent les principaux pourvoyeurs d'emplois. Vu l'expérience acquise de l'USAID en matière de micro-crédits et les résultats probants atteints jusque-là, l'organisme américain compte maintenir sa politique d'aide à la micro-finance. Autre point important du point de vue américain, la lutte contre l'analphabétisme. Des formules sont déjà établies. Parmi elles, l'apprentissage accéléré qui va bénéficier aux jeunes ayant quitté l'école dès l'âge de 11-12 ans et qui maintenant, seraient prêts à retourner aux bancs de l'école. Le principe est simple : trois années de formation en une seule année. Une autre formule serait de créer des internats et dortoirs en faveur de jeunes filles et garçons, issus essentiellement du milieu rural qui, autrement, ne peuvent se rendre à l'école. La clé de ces mesures reste cependant la maîtrise de l'outil informatique et des TIC. En partenariat avec les autorités marocaines et les firmes américaines, comme Microsoft et Cisqo, des projets allant dans ce sens, sont à l'étude. Le mot d'ordre est «Trade not Aid».