Le Président Maaouiya Ould Taya a levé lui-même toute incertitude sur son sort, en annonçant à la télévision mauritanienne l'échec du coup d'Etat tenté par des officiers qui avaient mis la main sur des blindés. Le Président Maaouiya Ould Taya a levé lui-même toute incertitude sur son sort, en annonçant à la télévision mauritanienne l'échec du coup d'Etat tenté par des officiers qui avaient mis la main sur des blindés. Il n'a toutefois pas apporté d'indications sur les auteurs de la tentative de putsch, ni sur leurs motivations. Ce coup de force constitue l'épreuve la plus grave qu'affronte le Président mauritanien depuis son arrivée au pouvoir, à la faveur d'un coup d'Etat de «palais» en 1964. Même les putschistes ont gardé le mutisme, laissant libre-cours aux spéculations les plus diverses sur les motivations d'une tentative de coup d'Etat qui étonne par son timing. Des observateurs au fait de l'évolution de la vie politique et des composantes de la société mauritanienne imputent le coup de force à un officier limogé pour avoir dénoncé les liens qu'entretient Ould Taya avec le gouvernement israélien. On a relevé aussi la répression qui a touché des hommes politiques très liés avec l'ex-président irakien Saddam Hussein. On a également avancé l'emprisonnement d'Islamistes comme explications aux tensions politiques qui caractérisent la vie politique intérieure mauritanienne. En effet, la Mauritanie, pays exclusivement musulman où vivent des communautés noire et arabe a vécu récemment des troubles liés à l'arrestation de dizaines d'Islamistes et de sympathisants baâthistes opposés à la politique extérieure du Président Maaouiya Ould Taya, notamment vis-à-vis des Etats-Unis et sutout d'Israël. Certains de ces prisonniers politiques, accusés d'atteinte à la sûreté de l'Etat, sont soupçonnés d'accointances avec un réseau islamiste extrémiste étranger. Au plan international, la condamnation du putsch avorté fait l'unanimité. On considère en effet une telle aventure comme anti-constitutionnelle et comme violation des principes qui président aux rapports politiques au sein d'un Etat de droit. De nombreux chefs d'Etat ont ainsi exprimé leur solidarité au Président Ould Taya et leur satisfaction devant le maintien et le triomphe de la légalité constitutionnelle mauritanienne. La priorité désormais pour le gouvernement est au retour rapide à la normale, à rassurer l'opinion et à banaliser les retombées du putsch manqué. D'ailleurs aucune mesure de restriction, couvre-feu ou fermeture de l'aéroport, n'a été décrétée. Cette banalisation est très significative dans le mesure où le chef de l'Etat veut montrer sa capacité à résorber le malaise crée par la secousse que vient de subir la Mauritanie.