Plus de 8.000 familles résident dans les bidonvilles Thomas, Zaraba et Rhamna, à Sidi Moumen à Casablanca. Un plan est mis en place en vue d'éradiquer définitivement ces terreaux du terrorisme. La lutte contre l'habitat insalubre est désormais une priorité des pouvoirs publics. Le ton a été donné lors du discours royal du 20 août 2001 à l'occasion la célébration de la révolution du roi et du peuple. Depuis lors, un programme national a été mis en place en vue d'éradiquer l'habitat insalubre. Dans le quartier Sidi Moumen, devenu très réputé depuis l'arrestation dans ses bidonvilles de plusieurs personnes impliquées, directement ou indirectement, dans les attentats-suicide ayant secoué la capitale économique le vendredi 16 mai, il a été procédé à la mise en place d'une commission composée d'élus communaux, d'autorités locales et les services concernés aux collectivités locales, et la création d'un service à la direction d'aménagement pour prendre en charge l'étude de l'épineux dossier de l'habitat insalubre dans le quartier. Dans un premier temps, la commission a procédé au recensement des baraques installées dans les différentes parties du quartier ainsi que le nombre de familles qui y résident. Au total, ce sont pas moins de 12.723 familles qui vivent dans les bidonvilles. 4.014 familles ont été recensées dans l'ancien Sidi Moumen, 4000 familles au karyan Errhamna, 2405 au bidonville Thomas, 503 familles au karyan Draôu, 493 familles au douar Zraba, 332 familles au douar Ârib, 283 familles au douar Abdellah dans l'ancien Sidi Moumen, 197 familles au bloc El Manzeh, 189 familles à Jawhara et douar Lbirat, 179 familles au lotissement Lhouda et le douar Drari et 128 familles dans le douar El Ghalia. L'étude indique que les bidonvilles de Thomas, Zraba et Errhamna, sont les plus grands groupements de l'habitat insalubre à l'échelle de Casablanca. Le nombre des habitants dans les bidonvilles en question a enregistré, selon la même étude, une augmentation de 50 % par rapport au recensement de 1992 et le nombre de familles uniquement dans les trois groupements est d'environ 8000 familles, aujourd'hui. Dans le cadre de la même étude, des conventions ont été conclues entre la commune de Sidi Moumen, l'établissement régional d'aménagement et de construction et plusieurs promoteurs immobiliers en vue de réserver une partie des appartements construits, soit 27 %, au profit des habitants des bidonvilles. Cette initiative a permis de freiner l'extension des bidonvilles, mais elle ne pourrait pas en mettre un terme. Dernièrement, après les attentats-suicide ayant secoué la capitale le vendredi 16 mai, la question de la gravité de l'habitat insalubre à Sidi Moumen a refait surface. Ces bidonvilles sont devenus des fiefs pour l'intégrisme, sous toutes ses formes, et la délinquance. Ainsi, un plan est mis en place pour éradiquer définitivement ces bidonvilles. Le lancement des travaux a été donné par sa majesté le roi Mohammed VI qui a visité le quartier pour réconforter sa population, notamment après l'arrestation dans ses bidonvilles de plusieurs personnes impliquées dans la tragédie du 16 mai.